Pitchy : une réussite entrepreneuriale contemporaine

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Pitchy, solution de création vidéo en ligne adressée aux entreprises et organisations, poursuit sa croissance et lève 40 millions auprès d’Isatis Capital, Entrepreneur Invest et Seventure Partners à quelques semaines de ses 10 ans d’existence. L’occasion de revenir sur la success story de Pitchy avec Lionel Chouraqui, co-fondateur et CEO, et sur sa relation avec Digital Venture, un des Pôles d’Investissement de Bpifrance qui a accompagné l’aventure de Pitchy ces dernières années. Bilan.

 

Quelle a été la genèse de Pitchy ?

Lionel Chouraqui : Tout est parti d’un besoin d’entrepreneur. Mon frère Benjamin et moi avions monté une première société dans le domaine de l’enseignement supérieur et nous avions besoin de créer des vidéos. C’était en 2013. Nous nous sommes rendu compte que la production de vidéos représentait des délais et un coût importants. Lorsque l’on est entrepreneur, on a l’habitude de faire les choses soi-même, donc nous voulions réaliser ces vidéos nous-mêmes.

Or cela nécessitait des compétences très spécifiques en logiciel de montage et en design. La qualité était donc difficilement au rendez-vous quand on n’est pas un expert du sujet. Le point de départ était donc la recherche de ce triptyque qualité-coût-délai.

Nous n’étions bien sûr pas les seuls à avoir cette intuition : Youtube venait d’être racheté quelques mois auparavant par Google. Nous sentions que la vidéo allait vraiment devenir un média de premier choix. À cette époque-là, on pouvait déjà créer des sites Internet très facilement avec, par exemple, Wix, WordPress, 1&1, etc. Des sites comme Vista Print permettaient de faire plein de choses en « do it yourself » avec des systèmes de template et d’interfaces simplifiées. Rien n’existait alors sur la vidéo, il y avait donc un super créneau à prendre.

 

Aperçu de la platerforme Pitchy


Quelles ont été les grandes étapes qui ont jalonné la vie de la startup jusqu’à aujourd’hui ?

Nous avons créé Pitchy en décembre 2013, nous allons donc fêter nos 10 ans à la fin de l’année ! Pendant 1 an, jusqu’à fin 2014, nous avons construit le produit, essayé de comprendre les besoins, pour commencer à le commercialiser à partir de début 2015 auprès de grands comptes. L’un de nos premiers clients a été Emmanuel Macron ! Il a utilisé Pitchy pour ses vœux à la French Tech lorsqu’il était Ministre de l’Economie et des Finances. Très vite, nous avons eu d’autres gros clients comme Mazars ou La Poste. Nous faisons partie d’une génération de startups qui a lancé une dynamique et qui se « serrait les coudes », aux côtés de startups comme Welcome to the jungle (qui est client Pitchy), Doctolib ou Maddyness.

Cette belle traction autour de Pitchy nous a amené à développer notre marché. En mars 2017, nous réalisons une première levée de fonds en Serie A avec Seventure Partners et Bpifrance, une étape importante dans la structuration de l’entreprise. Cela nous a permis d’accélérer très fort : sur les 6 dernières années, nous avons multiplié par quasiment 10 l’activité en termes de chiffre d’affaires de l’entreprise.

En 2020, le COVID a été un moment-clé pendant lequel nous avons vu un triplement de l’activité sur notre plateforme qui n’est plus jamais redescendu. En 2022, l’acquisition d’un de nos concurrents, Kannelle.io, qui est le pendant App mobile de Pitchy, a aussi marqué un moment important de la vie de la startup.

 

Pourquoi avoir levé des fonds auprès de Bpifrance à l’époque ?

Nous avons voulu faire une opération parce nous sommes nés SaaS. À ce moment-là, nous étions dans les premiers, il y en avait très peu. Nous avions une ambition de scalabilité donc cette accélération sur un marché aussi porteur avec une boîte scalable nous permettait de prouver le modèle puis d’aller plus vite pour prendre le marché et être leader, ce que nous sommes encore aujourd’hui.

Pour faire cette levée, nous avons exploré beaucoup de possibilités et le fait d’avoir été investi par Bpifrance était très important pour nous : c’est l’État français, cela représentait pour nous une sacrée signature. C’est un ensemble exceptionnel avec un réseau incroyable, avec un portefeuille extrêmement important au sein duquel il y a de nombreuses synergies. Nous avons au board de Pitchy des fondateurs de startups qui ont aussi été soutenus par Digital Venture, ce qui montre qu’il y a un vrai tissu qui se crée avec les différentes participations (Jean-Stéphane Arcis – Fondateur et ex-CEO de Talentsoft, cédée à Cegid – et Loïc Moisand – Fondateur et ex-CEO de Synthesio, cédée à Ipsos). Il y a également toute l’offre de services proposée, dont Le Hub fait partie et qui est très intéressante.

 

L’interface fonctionnelle et intuitive de Pitchy


Comment décrirais-tu ton ‘aventure’ en tant que startup investie par Bpifrance ?

Au cours de mon parcours d’entrepreneur ces 17 dernières années, j’ai rencontré un certain nombre d’investisseurs et je dois dire que les équipes de Bpifrance sont de haut niveau. Elles connaissent les dossiers avec un regard critique et pertinent. Marion Aubry est quelqu’un qui a nous a beaucoup aidés en challengeant nos propositions mais toujours de manière bienveillante et en nous donnant beaucoup d’input, ce qui était quelque chose d’important pour nous.

Un exemple parlant : en 2019, nous avons effectué un upround, donc un complément de tour afin de commencer à tester le marché international. Pour réaliser ce tour, nous n’avons pas exploré le reste du marché. Nous nous sommes mis d’accord sur un montant et avons avancé ensemble sans ouvrir le capital à de nouveaux investisseurs parce que nous échangions parfaitement avec Bpifrance et Seventure Partners.

Marion nous a aussi aidé à solliciter les services du Hub, à réaliser des diagnostics comme le diagnostic design et mesure de notre empreinte carbone avec Magelan.tech, ce qui a beaucoup de valeur. On sent qu’il y a, chez Bpifrance, une réflexion permanente d’accompagnement et c’est un accompagnement qui est toujours on-point. Grâce aux services du Hub, j’ai pu aussi développer le startup en signant plusieurs centaines de milliers d’euros de deals avec des corporates.


Si tu devais encourager une startup à lever des fonds auprès de Bpifrance, que dirais-tu aux fondateurs ?

Déjà, Bpifrance est l’entité qui fait le plus de deals parmi les fonds VC en Europe. Ce sont des fonds compatibles avec tous les autres et ça, c’est rarissime. De plus, Bpifrance propose une offre de valeur évolutive puisque c’est une structure permettant aux startups de continuer à être financées au sein de l’écosystème selon leurs différents stades d’avancement et typologie de deals. Il y a donc une vie possible sur le long-terme avec Bpifrance qui est très intéressante. C’est rassurant pour les clients, pour tout l’écosystème et c’est clé. Et puis il y a cette offre d’accompagnement qui est différenciante et qui, dans les faits, aide concrètement à créer de la valeur pour la startup.

 

L’équipe de Pitchy

 

Comment vois-tu l’avenir de Pitchy ?

Nous venons de boucler une nouvelle opération. L’idée est de pouvoir continuer à accélérer sur le développement du produit, notamment sur les sujets d’IA générative qui, dans notre activité de création vidéo, sont évidemment majeurs. La rupture est décisive et il s’agit d’une opportunité exceptionnelle pour nous permettre de conforter notre position de leader sur ce marché. Nous allons donc beaucoup investir là-dessus, ainsi qu’à l’international. Nous avons des clients partout dans le monde, comme Cartier au Japon, Tiffany à New York, Vivendi en Afrique – de très belles références, c’est pourquoi nous souhaitons aussi accélérer à l’international.

Nous avons également effectué une opération de croissance externe il y a 18 mois en rachetant Kannelle.io. Aujourd’hui, le marché est un peu éparpillé. Il existe cependant de très belles briques et produits à ajouter à notre offre qui nous permettrait de nous positionner en consolidateur du marché. Ce sont les 3 grands axes de développement qui nous animent aujourd’hui et pour les mois à venir.

 

L’équipe Digital Venture souhaite une bonne continuation à Pitchy et remercie Lionel Chouraqui et ses équipes pour ces années passées à leurs côtés !

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