TOTEM Collaboration : quand le contexte bouleverse le faire

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Nous vous proposons un retour complet sur notre TOTEM Collaboration qui a pris la forme de trois discussions animé par Thierry Keller, Directeur des rédactions Usbek & Rica

Episode #1 | Interdépendances des marchés : faut-il abolir la mondialisation ?

Avec la rédaction d’Usbek & Rica, Virginie Raisson-Victor, géopolitologue prospectiviste, et Arthur Barillas, fondateur et CEO d’Ovrsea.

Le capitalisme mondialisé s’imaginait avoir mis une part conséquente de l’humanité à l’abri des plus grandes pénuries. Mal lui en a pris ! La crise sanitaire liée au Covid-19 est brutalement venue mettre en évidence les lacunes de ce modèle pratiqué avec frénésie.

Masques, gel hydroalcoolique, tests, respirateurs, … : un seul grain de sable dans les chaînes de production mondialisées et fragmentées du « just in time » et c’est la vie économique dans sa globalité qui se trouve paralysée par l’impossibilité d’assurer « une continuité productive ».

Le discours en faveur d’une relocalisation massive gagne des partisans. Ainsi, Sabine Weyand, Directrice générale du commerce de la Commission européenne, faisait son mea culpa le 9 avril 2020 : « On ne peut pas laisser le marché gérer seul l’allocation de ressources rares ». De son côté, le Japon vient de lancer un programme de 2 milliards d’euros pour aider ses entreprises multinationales à quitter la Chine.

Alors, c’en est fini de la mondialisation ? Comme souvent, quand un constat fait l’unanimité, c’est dans les détails, les définitions que se trouvent les vices cachés et les dissensus. Sur quels critères, par exemple, définir une « ressource rare » ? Qui doit être responsable de ces définitions ? Comment distinguer les besoins (et donc, les secteurs et les métiers) essentiels à relocaliser des accessoires à confier à la main invisible ?

Finalement, ce n’est pas entre quête futile d’autarcie et mondialisation au seul service d’une minorité qu’il convient de choisir. C’est peut-être une mondialisation bornée, limitée, planifiée, choisie qu’il nous faut bâtir démocratiquement car, comme le résume habilement le haut-fonctionnaire David Djaïz, « nos interdépendances sont mondiales, mais nos solidarités restent locales et nationales ».

A travers l’expertise de nos invités, leurs expériences et connaissances terrain et académiques,  nous esquissons des réponses aux questions suivantes :

  1. Les adhérents à la démondialisation proposent la relocalisation comme solution à tous nos maux : qu’en est-il vraiment ? La délocalisation est-elle souhaitable ? Est-elle possible, et ce à tous niveaux ?
  2. Doit-on déqualifier la mondialisation de son progrès ?
  3. Comment tendre vers une mondialisation plus intelligente ? Vers des collaborations géographiques raisonnées ?

Episode #2 | Makers & Industriels, vers une collaboration pérenne ?

Avec la rédaction d’Usbek & Rica, Maximilien Bacot, co-fondateur et managing partner de Breega, Emmanuelle Roux, CEO chez LeChaudron.io et Sc21, et Quentin Allinne, ingénieur produit du masque EasyBreath de Décathlon.

A travers l’expertise de nos invités issus des mondes académique, de l’investissement et de l’entreprise, nous tentons de répondre aux questions suivantes :

  1. Mouvement des Makers : quelles sont les origines de sa création ? Quel impact a-t-il sur les méthodes de travail ? Pourquoi prend-t-il de la force avec la crise du Covid-19 ? Pour quelle pérennité ?
  2. Cas d’illustration : le mouvement des Makers connaît-il des cas d’application réels dans des entreprises de renom ? De quelle.s façon.s ?
  3. Quel rôle jouent les acteurs de l’investissement dans ce changement de paradigme ? Observe-t-on l’émergence de startups fruits de ces nouveaux modèles économiques ?

Episode #3 | Vers de nouvelles collaborations post-crise ?

Avec la rédaction d’Usbek & Rica, Antoine Puymirat, fondateur et CEO de Planity, Eric Alessandri, fondateur et CEO de Wizaplace, et Nizar Melki, fondateur et CEO de Sporteasy.

Le Covid-19 est une zoonose, c’est-à-dire une maladie dont les agents infectieux se transmettent des animaux à l’être humain, et réciproquement. La pandémie actuelle est due au fait, artificialisation et déforestation aidant, que l’humain s’est retrouvé au contact d’espèces animales auxquelles il n’est habituellement pas confronté, et avec lesquelles il n’a pas encore développé de modalités positives de collaborations et d’échanges.

Dans le monde économique, ce parallèle prend aujourd’hui tout son sens. Longtemps, des zoonoses métaphoriques – des zoonoses économiques ? – sont apparues entre des « espèces » lointaines : startups + grands groupes, industriels + acteurs du logiciel libre, institutions publiques + mouvement Maker, chercheurs + entrepreneurs, … Ces différentes espèces ne se comprenaient pas, n’avaient pas les mêmes priorités, se marchaient dessus sans coopérer.

Puisque c’est toujours en mettant des systèmes en crise que l’on fait émerger les innovations (c’est d’ailleurs le mode opératoire du design friction), les manquements technologiques, industriels et économiques actuels ont permis le développement de collaborations inattendues. Des secteurs industriels entiers ont ainsi redirigé leurs lignes d’activité pour se consacrer, là, aux masques, ici, aux respirateurs. Les trains de la SNCF se sont mués en hôpitaux. En Angleterre, Mercedes a redirigé ses chaînes de production pour développer un modèle de respirateur.

Quelles voies cela ouvre-t-il pour des synergies inter-secteurs et comment pérenniser ces modes de collaboration émergents ?

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