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Vous avez raté notre TOTEM sur la FoodTech ? Voici l’occasion de vous rattraper ! Après l’événement qui se tenait au Hub Bpifrance en décembre dernier, nous avons prolonger les échanges avec des entrepreneurs qui défont, font et refont l’alimentation de demain, de l’agriculture locale à vos assiettes. Nous leur avons posé quelques questions pour vous aider à mieux comprendre leur histoire.

Avec 3 500 startups FoodTech à travers le monde et 38 milliards de dollars investis par des VC ou par des introductions en bourse ces 3 dernières années, le secteur des produits et services innovants dans la production, la transformation et la distribution alimentaire est en pleine mutation (chiffres fournis par une étude de l’accélérateur Shake Up Factory). Objets connectés, intelligence artificielle, e-commerce, delivery, kits repas, robotique ou encore IoT, on ne compte plus les innovations dans ce secteur. Pour nous en parler, nous avons rencontré les fondateurs de Cook Angels, Naïo Technologies et Castalie (trois startups accélérées par Le Hub Bpifrance).

Cook Angels, les petits plats des grands chefs en kits

Partant du constat qu’il est aujourd’hui difficile d’avoir une vie culinaire épanouie, d’autant plus quand on mène une vie active intense, Charlotte Sierazki et Joy Solal ont voulu proposer une solution pour préparer facilement, rapidement et sainement des repas frais, tout en faisant attention à sa santé et en se faisant plaisir. Elles ont lancé en 2012 leurs « paniers recette », dont le principe est simple : dans chaque box, envoyée 2 à 3 fois par semaine, vous trouvez la recette à suivre du jour ainsi que tous les ingrédients nécessaire, déjà dosés et coupés.

« Nous nous sommes rendu compte qu’il n’existait aucune solution culinaire qui nous permette d’allier rapidité, santé et goût : nous l’avons donc inventée ! Nous avons tout simplement créé le service dont nous rêvions et qui manquait à tant d’autres français. »

Joy Solal, co-fondatrice de Cook Angels

Depuis sa création, la startup compte déjà à son actif 2 levées de fonds : une première levée en 2013 auprès d’Elaia Partners, The Family et de business angels ; et une seconde en 2015 pour lancer le système d’abonnement. Quant à 2016, c’est pour ces deux entrepreneurs « l’année de la croissance symbolisée par notre intégration au Hub de Bpifrance qui nous accompagne dans notre phase d’hypercroissance » précise Joy Solal.

Et quand on l’interroge sur la solidité du marché suite aux dernières actualités (Tok Tok Tok, Take Eat Easy etc.), Joy Solal est formelle : « le marché existe, et même plus que jamais ! Les consommateurs sont très demandeurs de service de livraison de nourriture car ils manquent de temps, d’où l’essor incroyable de la food delivery ces deux dernières années et elle n’en n’est encore qu’à ses débuts c’est certain ! ». En revanche, les entreprises FoodTech doivent, d’après elle, impérativement proposer un service avec une véritable création de valeur et ne peuvent plus se contenter d’être uniquement des logisticiens pour survivre.

« Proposer un service facile et rapide à utiliser n’est plus un facteur clé de succès, c’est un minimum vital. Avoir une marque forte et un service différenciant est primordial, tout comme le fait de proposer une expérience client source d’émotion, de plaisir et de partage. »

Charlotte Sierazki, co-fondatrice de Cook Angels

Pour conclure, les deux fondatrices nous alertent aussi sur l’importance d’être vigilant sur le fait que le côté Tech, aussi séduisant soit-il, ne doit pas prendre le pas sur le côté Food.

« Nous restons des restaurateurs avant d’être des sites internet, d’autant plus en France, reine de la gastronomie ! ».

À bon entendeur…

Naïo Technologies, des solutions robotiques pour une agriculture durable

Naïo Technologies est une startup toulousaine fondée en 2012 par deux ingénieurs en robotique : Gaëtan Sévérac et Aymeric Barthes, qui avaient pour ambition de venir en aide aux agriculteurs et maraîchers de la région. Leur premier prototype de robot désherbeur « OZ », conçu en 2013, leur a permis de se lancer et de lever 3 millions d’euros. Ils disposent désormais de plus de 50 clients. Prochaine étape : accélérer le développement commercial à l’international et conquérir de nouveaux marchés comme celui de la viticulture.

Pour eux, le principal enjeu de la modernisation de l’industrie agro-alimentaire (IAA) est de produire plus pour répondre à la croissance démographique mondiale, mais de produire mieux, avec des produits de meilleure qualité tout en préservant l’environnement et en améliorant les conditions de travail et de vie des agriculteurs. Pour Gaëtan Sévérac, cela n’est pas un petit objectif, mais il est réalisable en faisant évoluer le métier de l’agriculteur qui doit devenir le manager d’un écosystème complexe, dans un marché mondial à forte concurrence ! Et les nouvelles technologies, comme les robots agricoles, sont là pour y contribuer.

« Notre travail de terrain, à la rencontre des Chambres d’Agricultures, des CUMA (coopérative d’utilisation de matériel agricole), des écoles d’agro… mais aussi et surtout des agriculteurs nous prouve que le besoin est bel et bien présent. On ne parle plus d’agriculture du futur : la robotique agricole est un besoin d’aujourd’hui si l’on veut répondre aux enjeux de l’industrie agro-alimentaire. Et puis le secteur accueille plutôt très bien notre arrivée. »

Gaëtan Sévérac, co-fondateur de Naïo Technologies

Castalie, l’eau du réseau micro-filtrée pour les hôtels, entreprises et restaurants

Lancée en 2011, la startup Castalie développe des machines qui micro-filtrent le chlore, les particules et les métaux lourds contenus dans l’eau du réseau pour n’en conserver que le meilleur – oligo-éléments et minéraux – et un goût totalement neutre, et fournir ainsi à leurs clients une eau rafraichie et gazéifiée directement sur le lieu de consommation.

« En 2016, nous avons consommé en France plus de 6 milliards de bouteilles d’eau ! Cela représente des impacts substantiels en termes de frais routiers et de production de plastique. Moins de la moitié de ces bouteilles sont recyclées, les autres sont enfouies, incinérées ou terminent dans les rivières et dans la mer… »

Thibault Lamarque, Fondateur de Castalie

Pour le fondateur de Castalie, si toute la population buvait de la Castalie ou au moins de l’eau du robinet, il y aurait deux effets immédiats : d’abord du côté environnemental, cela serait immédiatement 600 000 camions et 240 millions de kilomètres en moins ! Ensuite plus économiquement, cela rendrait immédiatement du pouvoir d’achat au consommateur, « une centaine d’euros par an » d’après lui. Et surtout, il y aurait 3 milliards de bouteilles en moins à recycler, et « c’est autant de coût de traitement de ces déchets évités qui sont aujourd’hui supportés via les impôts locaux ».

Agriculture, alimentation, innovation : la solution pour nourrir toute la planète – nous serons plus de 9 milliards en 2020 – la garder en bonne santé et conserver le plaisir du goût ? Ces différents exemples de la FoodTech française nous laissent en tout cas à penser qu’une partie de la réponse se trouve en France.

À table ?

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