Décarbonation : les startups deeptech et greentech en première ligne
Partenaire innovation des grands groupes français, Bpifrance Le Hub a organisé avec la direction innovation du Groupe la Poste un événement dédié aux collaborateurs du Groupe mettant en lumière les défis et opportunités liés à la transition énergétique et industrielle.

Un événement au cours duquel Le Hub a convié de nombreux intervenants pour nourrir la réflexion du Groupe La Poste et envisager des collaborations sur ces sujets fortement stratégiques – experts Bpifrance et solutions greentech/deeptech incarnées par des dirigeants de startups ayant levé des fonds auprès de Bpifrance.
Découvrez l’analyse thématique et les principaux apprentissages issus de cette session exclusive qui soulignait le rôle crucial des startups deeptech et greentech dans la décarbonation de l’économie – un enjeu de taille pour La Poste.
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Deeptech et greentech : accélérateurs de la transition écologique
1.1. Dynamique de croissance et structuration du marché
Invité à venir présenter ses travaux, Jean-Baptiste Civit, Chef de Projet Deeptech au sein de Bpifrance a mis en exergue la croissance exponentielle des startups à la fois greentech et deeptech en France, avec une multiplication par quatre en dix ans. Actuellement, l’Hexagone dénombre 2 888 startups greentech, 2 549 deeptech, et 645 positionnées à l’intersection de ces deux segments. Malgré ce dynamisme encourageant, le secteur semble peu résilient en cas de crise, il a été particulièrement plus touché par la baisse des capitaux en 2024 : avec -63% contre -31% pour l’ensemble des deeptech. Si les startups présentées apportent des réponses technologiques de pointe aux défis climatiques et environnementaux, il est rappelé que la transition ne pourra avoir lieu qu’en combinant ces innovations avec une transformation des usages. Les trois champs sectoriels concentrant les grands défis technologiques et nécessitant le concours prioritaire de startups deeptech (startups valorisant les travaux de la recherche académiques) sont : la transition énergétique, la réduction de l’impact environnemental industriel et l’adaptation aux effets du changement climatique (spécifiquement la prévention des risques naturels / restauration des écosystèmes).
1.2. Rôle des startups dans la décarbonation
Les startups jouent un rôle central dans la décarbonation, en apportant des innovations disruptives et en prenant des risques que les grands groupes ne peuvent pas toujours se permettre. Marc-Antoine Blanchet, Investisseur en Capital-Risque du Pôle d’Investissement Deeptech Venture de Bpifrance et invité à venir partager son expertise du secteur a poursuivi la réflexion en mettant en avant l’importance des secteurs en forte croissance tels que l’électrification de la société sur l’ensemble de la chaîne de valeur, les nouveaux matériaux ou encore l’agritech et la sortie des intrants issus de la pétrochimie. Les startups greentech ont généré un chiffre d’affaires de 813 millions d’euros en 2023 malgré leur jeune âge (moins de 5 ans) ce qui montre le potentiel des greentechs à trouver rapidement leur marché. La complémentarité et la collaboration entre startups et grands groupes sont ainsi essentielles pour les startups afin d’assurer l’industrialisation et la structuration des processus.
1.3. Financement et accompagnement
Isabelle Albertalli, Directrice Climat de Bpifrance était également présente pour partager et détailler les axes d’accompagnement de Bpifrance pour soutenir la transition écologique. Cela inclut le financement des initiatives de verdissement, l’accompagnement des technologies vertes pour passer à l’échelle industrielle, et le développement de l’énergie décarbonée. Un accent particulier a été mis sur la nécessité d’avoir plus de projets spécifiques pour la gestion de l’eau et la lutte contre la sécheresse. En 2023, Bpifrance a investi 440 millions dans les greentechs (en direct et indirect) et financé 2,9 milliards d’euros de projets verts via France 2030, avec un focus sur la transition, les nouvelles énergies et les mobilités douces.
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Innovations dans les industries : cas pratiques et pitchs
2.1. Stratégie de décarbonation de Renault
Nathalie Rey, Responsable du hub innovation de la Business Unit « The Future is Neutral » initié par le Groupe Renault. Cette nouvelle activité se concentre sur l’économie circulaire des véhicules en fin de vie au service de l’ensemble du secteur auto. Basé au sein de l’usine Refactory à Flins – initialement dédiée à l’assemblage de véhicules électriques, devenue le premier site industriel dédié à l’économie circulaire du Groupe Renault – le hub accueille des startups hardware pour augmenter la recyclabilité, le réemploi, pour la mobilité et l’énergie. Parmi les nombreux exemples évoqués autour des possibilités liées à la réutilisation des éléments des véhicules ou des infrastructures, Nathalie Rey a notamment évoqué le retrofit, illustrant la synergie entre innovation disruptive des startups et structure des grands groupes.
Initiative Renault : l’usine Refactory à Flins est le premier site industriel dédié à l’économie circulaire, son hub d’innovation permet d’accompagner et d’industrialiser les startups, illustrant la synergie entre startups et grands groupes autour des enjeux climatiques.
2.2. Pitchs de startups innovantes
Pour conclure cette session exclusive, Le Hub avait convié plusieurs startups à présenter leurs innovations auprès de l’audience. Quatre dirigeants ont ainsi pu démontrer leur savoir-faire et répondre aux questions des collaborateurs du Groupe, à savoir Mob Energy, la startup spécialisée en bornes de recharge pour véhicules électriques, BioMemory, qui travaille sur une solution de stockage de grandes masses de données via de l’ADN de synthèse, Caeli Énergie, qui propose des climatisations à faible empreinte carbone et Electra, qui a pour ambition de construire un large réseau de stations connectées pour la recharge rapide des véhicules électriques. Autant d’exemples qui montrent comment les startups apportent des solutions concrètes pour la décarbonation.
Conclusion et perspectives
Cet événement a ainsi mis en évidence les avancées significatives qu’il est possible de mener en matière de décarbonation grâce à l’innovation des startups deeptech et greentech. Cependant, plusieurs défis subsistent, notamment la mise à l’échelle industrielle des technologies et la nécessité de cibler les investissements dans des domaines clés comme la gestion de l’eau. La collaboration entre startups et grands groupes doit également être renforcéepour accélérer la transition vers un modèle économique durable et compétitif, les grands groupes ayant les capacités financières de développer ces innovations à de larges échelles. Le groupe la Poste est très sensible aux sujets RSE et de décarbonation Ainsi des contacts ont été pris au sein du Groupe pour approfondir les cas d’usage avec les startups proposées.
Bpifrance continue par ailleurs de jouer un rôle crucial en tant que catalyseur de l’innovation et de l’industrialisation, accompagnant les entreprises vers un avenir plus vert et durable.
À retenir
- Croissance des startups : le nombre de startups greentech et deeptech a été multiplié par quatre en dix ans, atteignant respectivement 2 888 et 2 549 startups.
- Chiffre d’affaires : les startups greentech ont généré un chiffre d’affaires de 813 millions d’euros en 2023.
- Investissements : Bpifrance a investi 440 millions d’euros dans les greentech et financé 2,9 milliards d’euros de projets verts en 2023, avec un focus sur la transition, les nouvelles énergies et les mobilités douces.
- Initiative Renault : l’usine Refactory à Flins est devenue un hub d’économie circulaire, illustrant la synergie entre startups et grands groupes.
- Innovations disruptives : des startups comme Mob Energy et BioMemory apportent des solutions concrètes pour la décarbonation, montrant l’importance de l’innovation dans la transition écologique.
Antoine Sternchuss