Comment éviter les frais bancaires lorsque l’on exporte aux Etats-Unis ?

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S’exporter, notamment aux États-Unis, est le chemin vers une success story globale dont bon nombre de PME françaises rêvent. Toutefois, de nombreuses barrières existent lorsque ces entreprises se décident à franchir le pas. Parmi elles, les banques. Les ouvertures de compte à l’étranger peuvent représenter un coût et une lourdeur administrative souvent décourageantes. Pour y remédier, la startup iBanFirst, qui permet aux entreprises de réaliser des paiements et des transferts en devises étrangères en utilisant les cours en temps réel, directement ou depuis une API de services bancaires, a mis en service il y a 6 mois le compte local USD pour accompagner l’expansion des entreprises aux USA.

Premier bilan avec son CEO, Pierre-Antoine Dusoulier.


Un peu de contexte d’abord : quelles causes peuvent-elles exercer une influence sur le cours de la paire Euro/Dollar ?

Les facteurs sont nombreux. Ce rapport est la conséquence d’un processus multifactoriel de santé économique des pays, de secteurs d’activité, de choix politiques, de décisions des Banques Centrales, etc. Les perturbations économiques actuelles ont un effet direct ou indirect sur les taux de change. Dans ce contexte teinté d’incertitudes, il peut sembler compliqué pour les PME internationales d’établir des scénarios prévisionnels pour l’année à venir.

Nous avons analysé certaines tendances à venir pour 2024 pouvant impacter le Marché des changes (voir le guide macroéconomique d’iBanFirst), comme la croissance US boostée par, la bonne santé micro-économique des entreprises d’outre l’Atlantique, mais aussi le ralentissement brutal de l’économie chinoise, le retour de la stagflation en Europe, la baisse des prix de l’immobilier, une nouvelle crise énergétique…

Il y a deux ans de cela, on nous annonçait que la décennie 2020 allait être celle du retour de la croissance stimulée par la digitalisation accélérée de la période Covid et un coût du capital toujours bas. Il n’en est rien. La croissance ralentit dangereusement avec une exception de taille, les États-Unis. Le coût du capital reste durablement élevé, ce qui va freiner les investissements et les marges des entreprises. Les tentatives de dédollarisation, dont on entend souvent parler, sont pour l’instant un échec.

 

© iBanFirst

 

En quoi cela impacte-t-il les entreprises françaises qui opèrent leur business à l’international, en particulier aux US ?

Les PME françaises ont pour la plupart très envie d’exporter aux USA. Mais la mainmise du dollar est très forte. Les problématiques engendrées sont multiples, au niveau des marges commerciales et des limites que cela pose en termes de compétitivité. Dans le détail : avec un dollar fort, les exportateurs vont voir leurs marges baisser car ils vont vendre moins cher. A l’inverse, si l’euro est très fort, les produits européens vont être surévalués sur le marché américain et vont donc perdre en compétitivité.

Notre objectif est de faciliter les échanges afin que le client maîtrise son risque et ait donc moins de crainte de travailler avec les US. Les entreprises exportatrices cherchent donc à se couvrir sur les cross (« paires de devises » ou « sur la paire Euro-Dollar » ou « sur la paire EUR/USD ») de devises afin de limiter la volatilité des taux et définir précisément le prix /de vente de leurs marchandises en fonction du taux de change des devises pour conserver leur marge commerciale. C’est un premier problème qui peut rendre compliquée la percée d’une PME sur le marché US, alors qu’il s’agit d’un marché très attractif, qui fait souvent « rêver » les entreprises françaises.

 

Pourquoi est-il si compliqué pour les entreprises françaises d’avoir des comptes bancaires aux USA ? Quelles barrières subsistent pour effectuer cette démarche ?

Deuxième problème en effet : l’ouverture d’un compte bancaire aux US la réception de paiements en dollars puis leur conversion en euros. Le process classique pour ouvrir un compte en banque aux USA est très lourd. Il est nécessaire de le faire auprès d’un banque domiciliée sur place, type JP Morgan ou Goldman Sachs, par exemple.

Cela demande également d’être déjà implémenté aux US avec une adresse postale locale, et des démarches d’onboarding non seulement complexes mais surtout longues. De plus, cela peut comporter des contraintes en termes de décalage horaire, barrière de la langue, de coûts, ou encore un risque d’être mal accompagné par ces banques.

Nous avons voulu répondre à cette problématique. Ouvrir un compte en USD chez iBanFirst vous libère de ces contraintes. Pas besoin d’adresse locale : vous pouvez commencer à exporter là-bas sans y être implanté et iBanFirst apporte un accompagnement local personnalisé à ses clients.

Les procédures d’onboarding type KYC (Know Your Customer) sont celles d’iBanFirst, non seulement simples mais surtout rapides, grâce à la réactivité des équipes. En réalité, si vous êtes déjà Client d’iBanFirst, l’ouverture d’un compte local USD se fait dans la journée.

Notre principe est de donner de l’agilité aux PME, en leur permettant de commercialiser leurs produits dans de nouveaux pays sans ouvrir de compte dans une nouvelle banque. Nous les aidons à passer au-dessus des barrières qui peuvent exister pour vendre à l’étranger.

 

© iBanFirst

Partant de ce constat, iBanFirst a lancé mi-2023 une offre de compte local USD pour accompagner l’expansion des entreprises aux USA : en quoi consiste-t-elle ?

Il s’agit de pouvoir ouvrir un compte en USD domicilié aux USA et non plus en Europe (en France par exemple). Ce qui change, c’est la capacité à recevoir des paiements en USD par virements « domestiques » USA vers USA, et ainsi être payé comme n’importe quelle entreprise américaine.

Ainsi, un exportateur européen qui vend aux USA évite d’imposer à ses clients de le payer via des paiements internationaux SWIFT (USA vers Europe) ou de le payer en Euros (qui aura nécessité une conversion USD / euro en général à des taux très défavorables au préalable) !

Finalement, c’est d’une part plus rapide de se faire payer et de rapatrier ses USD, et en plus beaucoup moins cher puisque l’on évite tout frais de paiement international ou de conversion défavorable.

En bout de chaîne, l’exportateur qui propose le compte local USD à ses clients se donne la chance d’être compétitif comme n’importe quelle entreprise américaine, puisqu’il n’y a plus de barrières au business liées aux transactions internationales. Non seulement son expansion commerciale est facilitée, mais en plus cela lui permet d’économiser du temps et de l’argent sur ses transactions internationales, pour toujours plus de simplicité et tranquillité d’esprit.

 

Quel bilan tirer après 6 mois d’adoption par les clients d’iBanFirst ?

C’était un produit très attendu par le marché et par nos clients qui travaillent en grande majorité sur a paire EUR/USD. Et on voit que cela répond à un vrai besoin. En effet, près d’une centaine de clients ont déjà demandé l’accès à ce compte local, et on les retrouve dans la quasi-totalité des pays Européens où iBanFirst est implanté (France, Belgique, Pays Bas, Allemagne, Espagne, et même Bulgarie et Roumanie).

Des dizaines de millions de USD ont déjà été collectés par ces clients via ce compte local qui fonctionne très bien comme outil supplémentaire vers le succès de leur expansion aux Etats Unis.

Par exemple, un d’entre eux, NOOZ, un lunetier qui exporte ses productions aux Etats Unis nous l’a clairement confirmé : « Pour les marques qui souhaitent faire du business aux états unis en grand export, disposer d’un compte local en USD me paraît être une nécessité absolue »

 

Comment l’offre peut-elle encore évoluer pour aider les entreprises françaises à poursuivre leur croissance à l’international ?

Il y a une autre manière de tirer parti de cette fonctionnalité qui est encore assez méconnue de nos clients et c’est le cas des Marketplaces. Cela concerne tous les exportateurs européens qui commercialisent leurs produits non pas directement auprès d’un client, ni via un magasin implanté physiquement aux States, mais bien via l’e-commerce.

Pour vendre sur ces marketplaces, les applications de paiements liées à ces sites sont en fait des acteurs du Payment type Amazon Pay ou Shopify qui ont la mainmise sur le marché. C’est par eux que transitent les USD découlant des ventes des exportateurs. Et bien sûr, pour récupérer ces USD, ces intermédiaires appliquent des taux de change EUR/USD prohibitifs qui peuvent « tuer » la rentabilité des exportateurs européens.

Là encore, renvoyer les fonds de ces intermédiaires directement vers le compte local USD iBanFirst permet d’échapper à ces contraintes discriminantes pour les sociétés européennes.

 

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