Biothérapies et bioproduction : les prochains défis de la révolution thérapeutique
18 novembre 2025
De 08h30 à 11h15

Présentation de l'événement
Biothérapies et bioproduction : état des lieux et perspectives
Présentation de l’événement
Comment les biothérapies et la bioproduction peuvent-elles redéfinir les contours de la médecine moderne ? Quelles sont les forces et les faiblesses de la filière française ? Comment et où investir ? Autant de questions auxquelles ont répondu quatre acteurs clés du secteur lors d’une table ronde organisée ce 18 novembre au Hub de Bpifrance.
L’objectif : présenter l’étude menée conjointement par Bpifrance et Mabdesign “Biothérapies & Bioproduction en France, état des lieux et perspectives” et interroger les leviers de développement de l’écosystème français.

Autour de la table
- Nicolas Rousseau, Co-founder & COO, EVerZom,
- Adrien Clavairoly, Principal, AdBio Partners,
- Vincent Brichard, Venture Partner, EQT Life Sciences; Pharmaceutical Industry Expert,
- Stéphane Boissel, Sparring Vision, CEO.
Table ronde animée par Geoffrey Richard, Responsable Financement privé chez MabDesign & co-auteur du rapport.
Introduction par Olivier Chabanon, directeur délégué de la French Care au sein de Bpifrance
Conclusion par Anne Jouvenceau, coordinatrice de la stratégie d’accélération Biothérapies / Bioproduction de France 2030 au sein de l’Agence de l’innovation en santé

Biothérapies et bioproduction, clés pour une future souveraineté ?
En introduction, Olivier Chabanon, directeur délégué de la French Care au sein de Bpifrance, donne le ton : les biothérapies et la bioproduction “structurent l’avenir du système de santé français et la compétitivité du pays.” La France peut ainsi compter sur “une recherche d’excellence, des biotechs créatives, des industriels qui investissent et un tissu hospitalier unique”. En toile de fond, la question de la bioproduction qui “n’est pas qu’un sujet technique mais adresse également des questions de souveraineté, de compétitivité et d’accès aux soins”. L’objectif principal étant la mise à disposition de traitements aux patients le plus rapidement possible.

Etude MabDesign et Bpifrance – Quel bilan pour le secteur ?
Une fois les enjeux majeurs définis, c’est au tour de Julie Lellouche de présenter les résultats de l’étude conjointe de MabDesign et Bpifrance.
Elle évoque un “véritable changement de paradigme” qui s’est opéré ces dernières années, en raison d’une production de biomédicaments en forte hausse. L’étude révèle également selon elle une “maturation de l’écosystème” ainsi qu’une volonté croissante du secteur public à financer des projets plus avancés.

Quelques chiffres issus de l’étude :
- 48 transactions identifiées dans le secteur en 2024 : 5 fusions-acquisitions, 27 levées de fonds, 5 accords commerciaux et 11 co-développements.
- 35 formulations originales de vaccins en développement.
- 105 produits uniques de thérapie cellulaire et thérapie génique en expérimentation.
- 815 millions d’euros déployés dans la biothérapie et la bioproduction depuis 2020

Forces et faiblesses de l’écosystème français
Pour Stéphane Boissel, CEO de Sparing Vision, spécialiste de la médecine génomique pour le traitement des maladies rétiniennes, le secteur présente de nombreuses forces.
La France, selon lui, peut se reposer sur une “recherche publique de grande qualité”, une “infrastructure de recherche clinique” de haut niveau, “l’investissement de Bpifrance qui a joué un rôle majeur” dans la capitalisation du secteur et sur les SATT (Sociétés d’accélération du transfert de technologies) qui y jouent un rôle clé.
Du côté des faiblesses, il a été souligné que la France a vu naître un grand nombre de structures paragouvernementales, pouvant sembler insuffisamment coordonnées. L’émergence des bioclusters apparaît ainsi comme un moyen de contribuer positivement à la structuration de la filière et à en améliorer la lisibilité.
Adrien Clavairoly, Directeur d’investissements chez AdBio Partners, en est bien conscient ; la France “ne sera pas leader dans tous les domaines” mais elle a le potentiel de se démarquer sur certains segments innovants. Sur ce point précis, tous s’accordent à dire qu’il ne sert à rien de vouloir se comparer aux Etats-Unis où à la Chine mais qu’il est préférable de choisir ses combats.

Et l’investissement (public et privé) dans tout cela ?
Autre participant de la table ronde : Nicolas Rousseau, co-fondateur d’EVerZom. La Biotech fondée en 2019 est spécialisée dans le développement de biothérapies à partir d’exosomes, (des nano-vésicules) en s’appuyant sur des technologies innovantes de bioproduction.
EVerZom a bénéficié du plan France 2030. Comment cela se traduit-il concrètement ? Nicolas Rousseau évoque les délais inhérents au financement public, car il est conditionné à la levée de fonds et au financement privé. Le co-fondateur de la biotech souligne “l’ambivalence” de ce type de financements car en fin de compte, “c’est le secteur privé qui sélectionne indirectement les projets”.

Quid du financement de la bioproduction ?
Stéphane Boissel évoque l’importance d’avoir une production à proximité. Selon lui, “il n’y a aucune raison pour laquelle la France ne devrait pas produire la majorité de ses traitements de biothérapie”.
Pour Vincent Brichard, Venture Partner chez EQT, “c’est une question politique de soutien à la biotechnologie”. Il poursuit : “Il faut avoir un plan clair, des idées claires, des ambitions réalistes. Nous sommes devenus un pays industriel plus petit que les US ou la Chine. Cela ne veut pas dire qu’il faut laisser tomber, cela veut dire qu’il faut avoir des ambitions à la mesure de son activité.”
S’agissant de l’investissement, Adrien Clavairoly rejoint le constat établi par MabDesign : le financement privé constitue un véritable un goulot d’étranglement. Car en effet, si le nombre d’investissements reste stable, la forte croissance du nombre d’acteurs dans le secteur des biothérapies rend les levées de fonds plus difficiles.
Pour autant, il ne se montre pas pessimiste : “Les entreprises en phase ‘early stage’ doivent réussir à se différencier pour réussir leurs levées de fonds. Les capitaux existent toujours, mais la compétition est beaucoup plus forte qu’auparavant”.

Conclusion
Les biothérapies et la bioproduction représentent sans aucun doute un secteur d’avenir, offrant à la France une véritable opportunité de bien se positionner malgré une très forte concurrence internationale.
Comme l’évoquait en clôture de l’événement Anne Jouvenceau, coordinatrice de la stratégie d’accélération Biothérapies / Bioproduction de France 2030 au sein de l’Agence de l’innovation en santé, “la filière française s’est densifiée, professionnalisée et se trouve mieux structurée.” Ce qui crée un terrain propice à l’émergence de nouvelles technologies comme les thérapies innovantes, les thérapies géniques de nouvelle génération ou encore les biomédicaments.
Même si l’investissement de l’État est significatif dit-elle, le véritable défi est de permettre à l’innovation d’accéder au marché ; en d’autres termes, de réussir à “transformer l’essai”.
Les intervenants
-
Co-founder & COO
Everzom
-
Stratégie accélération biotherapie bioproduction
SGPI
-
AdBio Partners
Principal
-
Responsable Sectorielle Santé
Bpifrance
-
EQT Life Sciences
Venture Partner
-
Boissel
Stéphane
SparingVision
CEO
Programme
08h30 : Accueil café
08h45 : Keynote des grands enseignements de l’étude « Biothérapies & Bioproduction en France, état des lieux et perspectives », par Julie Lellouche, responsable sectorielle santé, Bpifrance
09h15 : Table ronde
10h : Conclusion : Anne Jouvenceau, Coordinatrice de la stratégie d’accélération biotherapie et bioproduction en thérapies innovantes
10h10 : Q&R
10h20 – 11h15 : Petit déjeuner de networking
Informations pratiques
Horaire et lieu
De 08h30 à 11h15
Bpifrance - Le Hub - 4ème étage 6-8 boulevard Haussmann
75009 Paris