Web3 et grands Groupes : nouvel âge d’or ? [REPLAY]

 

Sujet vaste, le Web3 déchaîne les passions et beaucoup, particuliers comme entreprises, s’en sont emparés à différentes échelles. S’il demeure complexe, certaines composantes du Web3 restent volatiles et/ou à la portée de perturbations, de régulations voire de totales disruptions. Certains pionniers, startups ou grands groupes, sont toutefois parvenus à tirer leur épingle du jeu en créant des modèles agiles avec une forte expertise (côté startup) ou en implémentant une vision et en se formant (côté grand Groupe).

 

Web3 et grands Groupes : au-delà du metaverse

 

Mais le principal atout pour innover reste la collaboration entre startups et grands Groupes, à l’image du partenariat noué entre le Groupe Casino et Arianee. Un partenariat dont Stéphanie Zolesio, Directrice Générale Exécutive Immobilier de Casino, nous dévoile les arcanes au cours d’une keynote qui était le premier temps fort de la soirée.

 

Bien que sous l’égide de la Direction de l’Immobilier, le Web3 au sein du Groupe d’origine stéphanoise renferme bien plus qu’un espace dans le metaverse, comme on pourrait le penser de prime abord. C’est en effet tout un programme de fidélité et d’animation de la communauté de clients de Casino, très innovant sur le sujet, qui a été mis en place. Rapidement intéressée par le sujet au point d’en être aujourd’hui une experte, Stéphanie Zolesio voit dans le Web3 « une technologie qui permet de parler de tout ce qu’une entreprise peut faire (finance, droit, marketing, le produit sous-jacent, la ville…) » et qui est donc « une technologie à laquelle il faut que l’on s’intéresse ». Pour ce faire, le sujet a été pris à bras le corps avec le besoin de se faire « une vraie conviction (pas seulement une intuition) et de « développer une vision » avant de se lancer.

 

Au fur et à mesure d’éducation et de formation sur le sujet, le Groupe est parvenu à créer un véritable engagement de sa communauté… et de ses équipes, afin de « faire en sorte que la technologie intègre l’entreprise et les usages, donc il faut la démocratiser et l’expliquer. » Pour ses collaborateurs au sein du Groupe Casino, Stéphanie Zolesio a lancé la création d’une « Web3 Académie […] afin de former nos collaborateurs et nos métiers au quotidien, pas pour comprendre la technologie mais pour comprendre ses enjeux. »

 

Le tout en appliquant au quotidien sa vision de départ : « il ne faut pas faire du Web3 quelque chose qui est à part. Vouloir dire qu’on fait de la tech pour faire de la tech, ça ne fonctionne pas. Le but n’est d’ailleurs pas de faire fonctionner une nouvelle activité dans le groupe, le but est de pouvoir intégrer une technologie pour tous. […] Pour cela, il faut aller au cœur des besoins », résume Stéphanie Zolesio. L’ambition est par ailleurs élevée, notre speaker souhaitant placer le Groupe « au centre de cette révolution des usages. »

 

Last but not least, Casino veut se placer au cœur de l’écosystème Web3. Stéphanie Zolesio l’affirme : « toute technologie révolutionnaire (et je crois que le Web3 l’est) est une affaire d’écosystème ».

La réussite du Groupe en matière de Web3 a fini de convaincre la prêcheuse du jour : « je suis persuadée que la vague, quand elle prendra de façon beaucoup plus exponentielle, sera surfée par ceux qui auront préparé cette vague et qui se seront formés ». Car ce n’était pas gagné d’avance pour Casino, qui s’est tout de même lancé dans « un pari fou » mais qui, avec « de la méthode et de l’envie », a pu « construire de vraies avancées » sur le Web3.

 

À cela s’est ajoutée une collaboration avec Arianee pour faire entrer Casino pleinement dans le Web3 : « c’est grâce au fait de s’ouvrir avec des startups agiles, innovantes et flexibles que l’on arrive à créer ce genre d’initiatives », conclut Stéphanie Zolesio.

 

Des collaborations startups et grands Groupes ouvertes par le Web3

 

Puisque le Web3 renferme tant de sujets, de nombreuses startups expertes parviennent à répondre à de multiples besoins de grands Groupes de plus en plus demandeurs.

 

Les collaborations doivent toutefois trouver le chemin idoine entre les solutions existantes et la définition du périmètre d’intervention. Cette problématique constituait le second sujet de notre soirée, une table-ronde regroupant :

– Constantin Garreau, Directeur Innovation de PMU

– Pierre Nicolas Hurstel, CEO et co-founder d’Arianee

– Guilhem Chaumont, CEO de Flowdesk

– Thierry Arnaly, Président Fondateur d’Authentic BlockChain

et animée par Ivan de Lastours, Pilote Blockchain Bpifrance.

 

S’il faut que « tout le monde joue le jeu » pour que startup et grand Groupe se rencontrent au bon endroit selon « Guilhem Chaumont », les possibilités sont nombreuses. Côté grand Groupe, Constantin Garreau y voit « un territoire d’innovation » qui a permis à PMU de « réinventer la façon de jouer » via PMU Stables. L’entreprise de jeu a notamment vendu près de 7 000 NFT au sein d’un nouvel espace B2C international adressés à des clients qui ne sont justement pas les clients originels de PMU.

 

Si de prime abord, les frictions peuvent être craintes, le Directeur Innovation de PMU voit le côté positif de la chose en la situant « au carrefour de deux univers, avec leurs contraintes mais surtout leurs avantages en termes de ressources côté grand Groupe et le besoin de délivrabilité et d’agilité des startups. »

 

D’autant que le grand Groupe n’a pas nécessairement besoin d’être évangélisé, selon Thierry Arnaly, pour qui « il faut recentrer nos interlocuteurs vers les usages, ce que l’on n’a plus besoin de faire sur le Web 2. » L’enjeu est de taille en termes d’innovation, mais il est multiple selon les secteurs d’activité et les solutions proposées par les startups autour de la table. Pierre-Nicolas Heurstel, CEO d’Arianee, voit pour les grands Groupes la possibilité d’ « une nouvelle approche de relation client qui soit nativement dynamique et contrôlée par l’utilisateur. »

 

De plus, ces enjeux sont à adresser dans un cadre légal évolutif. Quid de ce cadre justement ? La France fait office de bon élève pour nos intervenants. Un cadre que juge Pierre-Nicolas Heurstel « extrêmement confortable » en France. Guilhem Chaumont, dans la complexité « stratosphérique » du Web3, affirme qu’il est « temps de réguler » tout en faisant un pas vers l’avant en déclarant que « côté startup, il faut s’imposer des niveaux de compliance, d’éthique et de régulation qui sont au-delà des standards que l’on a. » Constantin Garreau abonde : « le Web3 est un sujet suffisamment complexe pour revendiquer le fait que l’on se trompe beaucoup » et que l’on peut donc « expérimenter pour définir le bon cadre ». Les perspectives restent donc ouvertes à tous les niveaux.

 

De quoi espérer un véritable nouvel âge d’or ? Découvrir le replay.