Success Story : comment Poppins a séduit et innové avec Allianz

Contexte

 

Accompagner les familles d’enfants avec des troubles « dys » (dyslexie, dysorthographie, dyscalculie, etc.), c’est la mission de Poppins (anciennement Mila). Fondée en 2018, la startup développe des outils de rééducation par la musique, via des jeux vidéo musicaux sur tablette et smartphone. Disposant du marquage CE, Poppins (participation Bpifrance Innovation du Pôle d’Investissement Deeptech Venture depuis 2021) ambitionne « d’améliorer la prise en charge thérapeutique des troubles des apprentissages qui touchent un très grand nombre d’enfants, avec des conséquences cliniques mais également des conséquences en termes d’estime de soi » affirme François Vonthron, son CEO.

 

Ce dernier a accepté de nous parler de la success story vécue par la startup avec Allianz. Le Groupe a non seulement mis la solution développée par Poppins à disposition de ses employés comme un premier POC de collaboration, mais a aussi investi dans la jeune pousse en 2023 (8M€ levés au total par Poppins auprès également de Bpifrance et du Fonds Patient Autonome, Eurazeo, Verve Ventures, Kurma Partners et BNP Paribas Développement). Avec Elodie Bernard, Responsable des Relations Extérieures et impliquée directement sur le projet, ils nous racontent les arcanes et différentes étapes de cette fructueuse collaboration.

 

La collaboration avec Allianz

 

1/ La rencontre

Nous avons été mis en relation avec Allianz via Bpifrance Le Hub, notamment avec des personnes de l’Innovation. François Vonthron, le cofondateur et CEO de Poppins et Dominique Leser, Directeur des Partenariats, ont noué ce partenariat que je suis au quotidien, aux côtés d’une équipe « Patient Expérience » chez nous qui travaille sur la partie UX/UI.

 

Au moment de cette rencontre, Allianz avait des sujets autour du handicap, de la parentalité et la manière de les adresser auprès de leurs adhérents. Ils ont décidé de creuser avec nous car ils ont vu l’intérêt de notre proposition. Très rapidement, ils nous ont permis de nouer des contacts auprès d’interlocuteurs RH pour évoquer avec eux ces sujets pouvant toucher leurs collaborateurs.

 

2/ Un POC en interne pour les collaborateurs d’Allianz France

Cela a constitué un POC pour eux et nous. Nous avons démarré ce test auprès des collaborateurs d’Allianz en France juste après avoir reçu notre marquage CE, en septembre 2022. Une cinquantaine de collaborateurs Allianz se sont alors inscrits au programme.

 

Cette phase de test a duré 6 mois et fut très enrichissante, dans la mesure où les familles des employés d’Allianz étaient nos premiers « vrais utilisateurs », après les essais cliniques que nous avions menés. Cela nous a permis de réellement tester l’appétence ou la rétention des utilisateurs d’une part, et, d’autre part, de co-construire cet essai avec Allianz, aussi bien dans l’utilisation que dans l’élaboration de dashboards.

 

De plus, les personnes de l’équipe projet d’Allianz étaient très proches de nous. Nous avions toujours un interlocuteur direct et leurs équipes nous ont vu évoluer et, en fin de compte, ils ont apprécié notre manière de réagir aux événements. Il y avait une vraie transparence entre eux et nous.

 

Ce POC nous a par exemple permis d’améliorer notre onboarding et notre travail pédagogique auprès des familles. Nous avons notamment mis en place des échanges téléphoniques directs avec les familles, et cette pratique fait toujours partie de notre process aujourd’hui. C’était réellement un apprentissage dans les deux sens.

 

3/ Résultats : le prolongement d’un essai réussi

Lorsqu’ils ont appris que nous préparions notre 2e levée de fonds, ils ont voulu prendre part au capital car ils croyaient en nous et en nos points forts, tels que notre manière d’améliorer le produit ou notre éthique. C’est vraiment une jolie histoire pour nous. L’issue du pilote a été très positive de notre côté. Et les prochaines étapes sont très excitantes.

 

L’appréciation des collaborateurs concernés a été excellente mais la perception de leurs collègues l’a été aussi. De nombreux collaborateurs Allianz non concernés par ces troubles ont néanmoins témoigné leur fierté d’avoir un employeur qui met en place ce type d’actions. D’un point de vue marque employeur, c’est super !

 

Le bilan de la relation avec Allianz

Nous avons eu la chance de tomber sur des gens qui ne raisonnaient pas seulement en termes de ROI mais surtout de valeur apportée à leurs collaborateurs et qui veulent essayer des choses, innover. Nous avons vraiment ressenti une confiance mutuelle et nous avons travaillé ensemble en toute transparence, avec une vraie relation de confiance.

 

Next steps

Allianz est devenu actionnaire et nous sommes en train de passer en « vie courante », c’est-à-dire qu’à partir de janvier 2024, tous les collaborateurs Allianz France dont les enfants sont concernés par des troubles « dys » pourront avoir accès à Poppins.

 

Nous voulons vraiment nous inscrire dans la durée avec eux et qu’in fine Poppins soit proposé à leurs clients finaux. Notre cible principale reste les 7-11 ans, mais nous allons aussi nous adresser aux enfants de 11 à 14 ans. Or, 3 000 collaborateurs chez Allianz ont au moins un enfant dans une de ces deux tranches d’âge, donc notre nouvelle population d’utilisateurs peut potentiellement atteindre 300 enfants atteints de troubles « dys ».

 

Nous travaillons également à traduire notre application pour la développer dans plusieurs pays, notamment aux États-Unis. Enfin, depuis septembre 2023, notre application est « ouverte » au grand public avec des licences de 3, 6 ou 12 mois payantes mais aussi disponibles via un dispositif solidaire pour les personnes bénéficiant de la CSS (Complémentaire Santé Solidaire – ancienne CMU), en attendant la prise en charge de Poppins par l’Assurance Maladie.

 

La proposition de valeur de Poppins

Constat

Aujourd’hui, il n’y a pas assez d’orthophonistes : les temps d’attente peuvent être extrêmement longs pour effectuer un bilan (6, 12, parfois 18 mois). Or, la réalisation d’un bilan ne signifie pas nécessairement une prise en charge immédiate. C’est pourquoi la possibilité d’une aide thérapeutique individuelle et journalière est essentielle. Selon les études, 8 à 15% de la population sont touchés par les troubles « dys », avec une prévalence importante pour la dyslexie. Le danger est que, sans suivi, les symptômes s’aggravent et augmentent les chances de décrochage scolaire. En plus de ces conséquences sur leurs apprentissages, les enfants perdent leur estime d’eux-mêmes, ce qui peut être dramatique pour bon nombre de familles.

 

 

Capture d’écran du jeu Poppins

 

Solution

Nous proposons aux enfants des jeux musicaux et des jeux de langage écrit à raison de 20 minutes par séance, 5 fois par semaine. Ces activités permettent de compléter l’accompagnement par les professionnels de santé en apportant une prise en charge précoce et une continuité thérapeutique. Ce projet représente l’aboutissement de longs travaux de recherche et d’études cliniques. De plus, notre objectif est d’aider les familles d’abord sur le traitement des troubles en tant que tel mais aussi sur la gestion humaine de celui-ci avec un suivi individualisé et l’intégration à une communauté de parents utilisateurs avec lesquels échanger.

 

L’obtention du marquage CE a été très importante pour nous car la rigueur scientifique est règlementaire est au cœur de notre démarche. Notre objectif est d’être pris en charge par l’Assurance Maladie. Nous travaillons par ailleurs avec de nombreux partenaires pour mettre l’outil à disposition des familles, et ce quel que soit leur niveau de revenu, leur milieu social, etc. Allianz a été logiquement un de nos premiers partenaires.

 

Pour en savoir plus sur Poppins, retrouvez Elodie Bernard dans le Podcast « Les Métiers du Futur – Episode 107 : Le futur de la ré-éducation cognitive »