Quand on parle de startups à impact, on pense souvent à l’environnement. C’est assez naturel, 53% des startups françaises à impact listées dans le mapping Bpifrance Le Hub et France Digitale ont en effet une visée environnementale. Même si les dimensions environnementales, sociales et économiques sont complémentaires, ce mapping démontre pourtant certaines différences de maturité. L’impact social est moins représenté, mais est-il pour autant moins structuré ? Où en est l’écosystème français aujourd’hui ?
La pandémie a remis l’impact social au centre des débats
Les startups à dimension environnementale ont tendance à plus prendre la lumière que celles à impact social ou économique positif. Alicia Combaz, fondatrice de Make.org, le confirme : “L’environnement est l’une des questions les plus plébiscitées dans nos consultations citoyennes sur la plateforme Make.org”.
Le poids des problématiques n’est cependant pas le même dans tous les pays. Le marché français des entreprises à impact social reste très mature en comparaison de l’Europe du Sud (plus en retard) ou de l’Europe du Nord (très concentrée sur l’environnement et avec un système social avancé).
« La crise sanitaire a exacerbé les inégalités sociales… Il y a des choses à faire !«
Astrid Fockens Lassagne, Impact Partners
De plus, la pandémie a souligné des inégalités persistantes au sein de la population et remis sur la table des chantiers auxquels il était urgent de s’attaquer. Des chantiers déjà bien identifiés sur lesquels de nouveaux acteurs apportent des solutions technologiques innovantes et participent à la réponse de tout un écosystème, indispensable au vu de l’ampleur des défis : l’éducation, la formation, l’emploi, l’insertion, l’accès aux soins…
RETROUVEZ LA TABLE RONDE SOCIAL TECH EN REPLAY !
Les entreprises à impact by design… et toutes les autres !
Il y a quelques années encore, ces professionnels de l’investissement à impact faisaient majoritairement face à des PME et à des ETI classiques. Aujourd’hui, leur dealflow s’est considérablement étoffé, avec des projets numériques et innovants notamment.
« Chez Impact Partners, cinq des six derniers investissements portent sur des entreprises digitales.«
Astrid Fockens Lassagne, Impact Partners
Mais les investisseurs spécialisés soulignent que la préoccupation sociale n’est plus le seul apanage des entreprises à impact by design. Leur rôle consiste certes à faire émerger ces business models vertueux, mais ils veillent également à promouvoir la démarche au sein des autres participations en les transformant de l’intérieur. Cela passe par un accompagnement au sein des conseils d’administration et des équipes dirigeantes. Deux missions à mener de front.
Impact social : la clé, c’est l’écosystème
Concrètement, comment accompagner ces acteurs de manière efficiente dans leur démarche d’impact ? Tout d’abord : éviter de s’éparpiller et choisir ses batailles. Il faut fixer un ou deux indicateurs et un objectif clair pour chaque participation.
Le mot clé c’est écosystème. Les seules startups ne sont pas la solution : il s’agit de structurer l’écosystème existant en organisant des évènements qui favorisent le dialogue. Structures ESS, startups, associations, grands groupes, fonds : les offreurs de solutions doivent rencontrer ceux qui en cherchent.
Alors, a-t-on posé la première brique ?
Oui, la première brique de cet écosystème est déjà bien posée et le mapping des startups à Impact le prouve. Mais il reste du chemin à parcourir pour être de taille face à ce type de problématiques :
« L’enjeu est d’avoir des licornes, des entreprises puissantes, sur le sujet de l’impact. Il ne faut pas avoir peur de parler de croissance et d’impact.«
Alicia Combaz, Make.org
Et pour poursuivre cette mue sociale, les acteurs du digital devront également donner l’exemple. Notamment en favorisant l’insertion et la diversité au cœur de leurs propres métiers.
Grégoire Souloy est Chargé de Relations Grands Comptes – Startups chez Bpifrance Le Hub.