PropTech #1 – Répondre à l’urgence sociale du logement : les actions et les propositions déformatées
The French Proptech est une association regroupant des start-ups qui élabore des cahiers pour accompagner les différents acteurs de la filière immobilière, du bâtiment, de l’aménagement, de la construction… dans leur transformation numérique et écologique. Ces supports proviennent d’un travail effectué avec le ministère du Logement au sujet de la performance et la rénovation des logements, ainsi que de l’amélioration de la relation entre le propriétaire et le locataire. Pour cela, une quinzaine de start-ups expertes dans la technologie et des métiers ont été sollicitées afin de réfléchir sur l’accompagnement d’un acteur sur ces 2 grands thèmes.

La rénovation et la performance énergétique des logements
Depuis 3 ans, les travaux et les prix des matériaux ont considérablement augmenté, ce qui a fortement impacté les rénovations des logements. Ce frein à la rénovation s’explique aussi par une augmentation de 40 % d’énergie au cours des 10 dernières années.
En effet, au cours des 6 prochaines années à venir, de nombreux logements sortiront du parc locatif selon la réglementation du logement et par conséquent, entraîneront une crise sociale ou la mise en œuvre de chantiers colossaux?! Toutefois, des études ont démontré qu’une plus-value immobilière de plus de 20 % est à porter pour les habitats rénovés.
C’est la raison pour laquelle, des start-ups en partenariat avec la French Protech comme Heero, sont présentes pour apporter des solutions aux bailleurs autour de 4 axes indispensables pour toute rénovation.
Première étape : Le diagnostic
Le diagnostic est la cartographie de l’existant, il va permettre de mieux comprendre les besoins et les enjeux du bâtiment à rénover.
Par exemple, si l’on parle d’efficacité énergétique, l’intervention de start-ups comme Masteos, spécialisée en logement, et Citron, en tertiaire, va pouvoir contribuer au renouvellement du bâtiment en mettant en œuvre des plans de changements. Autrement, si l’on parle d’économie circulaire, c’est la start-up Upcyclea qui va pouvoir identifier les matériaux réutilisables afin de minimiser les impacts environnementaux.
Deuxième étape : Le financement
Avec l’explosion du prix des matériaux, les travaux de rénovation énergétique sont à un prix beaucoup plus élevé. Par conséquent, il devient de plus en plus difficile pour les ménages précaires de financer ces travaux. C’est pourquoi il est important d’être informé des subventions et des C2E existants afin d’en bénéficier.
De ce fait, Heero, fintech du climat et guichet unique des aides, agrège l’ensemble de ces subventions et minimise les restes à charge des particuliers en proposant des prêts bancaires pour financer le reste à charge et trouver un modèle intelligent.
Troisième étape : Les travaux
Au cours des 20 et 30 dernières années, le secteur d’activité gagne peu de productivité. Ce phénomène est lié aux prix des matériaux et à la perte de confiance entre installeur et particulier entre autres éléments. On compte 62?000 entreprises produits pour le bâtiment en France avec seulement 35?000 d’entre elles possédant le label Reconnu Garant de l’Environnement.
Cet engagement diminue depuis 4-5 ans. C’est pourquoi les start-ups Maxeem, Algar et Masteos se positionnent afin d’aider les artisans : en tant qu’assistant professionnel du bâtiment pour faciliter au quotidien tout ce qui concerne les papiers administratifs, sur les démarches du dépôt de permis de construire, et sur la connexion des différentes parties du diagnostic.
Quatrième étape : Les mesures et suivis
Lorsqu’un logement est rénové, on constate une surconsommation au niveau du chauffage dûe aux locataires.
C’est pourquoi, les start-ups Citron et Captain’Conso ont pensé à un diagnostic et à l’élaboration d’un plan de suivi dans le temps pour réduire immédiatement les consommations. De même que les start-ups Eisox et Elax expliquent qu’il est possible de faire 30 à 60 % d’économies immédiates grâce au pilotage et à la façon dont les équipements sont utilisés sur les ballons d’eau chaude. Il y a aussi la solution « plug and play » par la start-up Beem avec l’installation de panneaux solaires.
Une approche basée sur l’analyse du rapport et du projet de loi NOGAL
Lorsque le bailleur est un particulier, une méconnaissance ou une incompréhension de la loi de 89 et des erreurs de gestion peuvent provoquer des tensions entre celui-ci et le locataire. En effet, il est recommandé d’établir un bail numérique, un bail papier ou d’établir dès le début les droits et les devoirs des 2 côtés pour qu’il n’y ait pas de malentendu.
Il est primordial d’insister sur la prévention des litiges et de développer la confiance mutuelle entre le propriétaire et le locataire pour éviter tout conflit. A cet effet, l’instauration d’un cahier numérique d’entretien du logement pour actualiser les états d’entrées ou le renforcement à l’accompagnement auprès des propriétaires de logements insalubres ou dégradés sont des solutions envisageables.
Concernant la sélection des locataires, nous recommandons à tout bailleur de s’informer sur les outils disponibles comme impots.gouv.fr pour vérifier les informations du futur locataire (carte d’identité valide, bulletin de paie…).
Pour constituer un dossier locataire, des solutions numériques peu connues sont déjà existantes avec l’aide de Dossier Facile, FlatBay ou encore Zelok.
La gestion des impayés et la prévention des expulsions
«?Aller vers les propriétaires et aller vers les locataires avec une pédagogie pour essayer de faire bouger les choses sur ce sujet.?», Thierry SELLES, CEO & Founder AppsHabitat.
Les propriétaires face aux loyers impayés peuvent se montrer compréhensifs envers leur locataire si celui-ci fait preuve de bonne foi. Autrement, le propriétaire doit parfois prendre les mesures nécessaires. Pour pouvoir créer des mesures adaptées, il est recommandé de réduire les délais de traitement des procédures, et de mieux accompagner les propriétaires en situation d’impayés qui n’ont pas forcément connaissance des modalités de recouvrement, etc.
Les locataires face aux loyers impayés doivent s’informer, privilégier l’accompagnement et le relogement à l’expulsion. Il faut penser à substituer l’expulsion à un relogement accompagné.
Le dépôt de garantie représente 65 % des actions en justice engagées par les locataires au moment de la sortie de celui-ci. Souvent insuffisant pour couvrir les dégradations retenues parfois abusivement par les bailleurs, il est recommandé de confier le dépôt de garantie à un organisme extérieur et d’alléger les procédures, car cela peut présenter un frein de relocation au propriétaire.
On compte plus de 3,1 millions de logements vacants, dont 300?000 logements disponibles en zones tendues. Pour y remédier, faciliter les démarches pour la transformation des biens par la réhabilitation, pratiquer la dérogation sur le nombre de parkings et mieux informer les bailleurs sur les solutions alternatives notamment sont des solutions pertinentes. La start-up Stirrup propose une aide aux personnes en difficulté de logement, de co-living & co-location pour ces logements grands vacants.
Retrouvez les fiches des start-ups citées dans l’article ici :
Antoine Sternchuss