Après DCbrain et CybelAngel, nous vous proposons un troisième et dernier focus issus des échanges hébergés sous la bulle Tech&Fab lors de Bpifrance Inno Génération. Aujourd’hui, nous plongeons dans la BlueTech (retrouvez aussi nos panoramas des startups de ce secteur : partie 1 /partie 2) pour découvrir un bel exemple d’entrepreneuriat industriel avec Nicolas Gambini, CEO de Notilo Plus.
Un entrepreneur résilient en vaut deux
C’est par une leçon de résilience que Nicolas a débuté sa prise de parole : en octobre dernier, un incendie se déclarait dans la pépinière de start-up Bel Air Camp de Villeurbanne, faisant littéralement partir en fumée une partie des travaux des équipes de Notilo Plus ! Un moment évidemment très difficile à vivre pour la startup créée en 2015 et qui se consacre au développement de drones sous-marins de nouvelle génération.
La contrainte ? éternel moteur de l’innovation !
Nicolas était malgré tout présent pour parler avec humilité et enthousiasme de ses projets, accompagné de Mathieu Somekh, CEO de l’incubateur marseillais ZEBOX… et d’un irrésistible drone rouge-orangé ! Point de départ de l’aventure Notilo Plus : le désir de proposer aux adeptes des activités subaquatiques, des drones comparables à ceux utilisés désormais couramment pour explorer les airs. Avec un défi technique initial : parvenir à faire passer un signal de transmission stable entre la machine et son pilote. Car avec la pression, la salinité, l’obscurité… le milieu sous-marin c’est une foule de contraintes liées à des paramètres physico-chimique parfois relativement méconnus.
Si le design mignon du iBubble est mémorable, c’est donc surtout le développement autour du signal, nécessitant notamment des recherches en acoustique et en machine learning, qui a demandé le plus gros effort de recherche. Les ingénieurs de Notilo Plus ont relevé le défi puisque le premier modèle opérationnel, capable de suivre plongeurs et apnéistes, a notamment séduit Guillaume Néry, « l’homme qui marche sur l’eau ».
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Prototyper en gardant le cap sur le marché
Du premier prototype à la vente ce fut un long chemin pour les équipes. Il a fallu le parcourir, précise Nicolas, dans une logique purement itérative. Si cette méthode est une condition de succès pour presque toutes les startups, elle est particulièrement structurelle pour une société qui intègre une logique industrielle associant hardware et software. Dans une version améliorée et ré-améliorée, le drone a finalement pu être industrialisé avant de rapidement trouver son marché auprès des professionnels des loisirs de bord de mer. Résilience, méthode et persévérance, on comprend que les équipes de Notilo Plus fonctionnent aux challenges ! Depuis la commercialisation du drone iBubble en mars dernier, plus de 300 sont aujourd’hui en opération dans le monde.
Capitaliser sur un succès pour explorer d’autres marchés
L’intelligence d’iBubble c’est d’être intrinsèquement modulaire. Le CEO détaille : côté hardware comme software, le produit est pensé en briques capables d’être combinées entre elles pour répondre à des demandes de façon personnalisée. Une philosophie plus Fairphone qu’iPhone en quelque sorte, et qui a permis d’imaginer très vite des variations à partir du modèle iBubble initial. Et Nicolas insiste, ce sont les briques logiciel basées sur des réseaux de neurones artificiels qui présentent le plus de valeur ajoutée.
Là encore, la perspective de marché est en ligne de mire avec un enjeu majeur : redonner aux exploitants d’infrastructure sous-marines la maîtrise de leurs données. Avec cette version BtoB du drone baptisé SEASAM, le contrôle des fondations d’un barrage ou l’examen des coques de navires par exemple, peuvent à la fois être automatisés tout en générant des données inédites, lisibles et pertinentes. Une approche qui permet de « remettre les acteurs qui ont des assets sous-marins au centre du jeu », en leur apportant des gains de productivité mais aussi en créant de la nouvelle valeur autour de la donnée.
Grâce à la modularité de la plateforme propriétaire de Notilo Plus, les cas d’usage sont multiples. Citons-en un particulièrement en phase avec les préoccupations environnementale contemporaines : SEASAM et ses dérivés pourraient à l’avenir permettre de suivre l’évolution d’une barrière de corail, ou encore de monitorer plus finement l’eutrophisation dans une zone sous-marine donnée.
Aujourd’hui Notilos Plus entame une collaboration prometteuse avec la CMA CGM pour l’inspection des coques de navires du transporteur. Une occasion unique de poursuivre le développement itératif et modulaire de la plateforme. Et demain ? L’océan est ouvert pour les drones de Notilo Plus, concentrés d’innovation qui pourraient nous aider à mieux comprendre le milieu sous-marin dans de multiples dimensions.
Retrouvez l’intégralité de l’intervention en vidéo :
Chargé des contenus au Hub de Bpifrance, Robin Pineau est spécialiste des stratégies de marques et des approches éditoriales.