Logistique & transport : les startups relèvent le défi de la transfo digitale

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Grâce à l’arrivée de nouvelles plateformes technologiques, les secteurs transport et logistique entament leur mue digitale. Cette transformation est pleine de promesses : du temps réel à l’optimisation des coûts en passant par l’adaptation des capacités de transport. Mais elle se traduit aussi en termes de nouveaux défis pour les acteurs du secteur, en appelant notamment à plus de transparence dans la relation entre chargeurs et transporteurs, ainsi qu'à davantage de sécurisation des flux de marchandises dans un monde en proie aux incertitudes. Les garanties offertes par les startups offrant des services innovants permettent d'aller dans le bon sens.

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 Mettre fin au manque de transparence, l’objectif n°1

Entre les chargeurs et les transporteurs, certains points de frictions pèsent plus que d’autres. Le manque de transparence en fait partie. Transparence sur les coûts et l’accès à des données clés : l’interdépendance entre supply chain et transport s’apprête enfin à gagner en visibilité.

Telle est la promesse faite par Fretlink, une start-up créée en 2015 qui entend bien devenir un des leaders d’une nouvelle génération de transport : “Apporter de la transparence sur des opérations de transport en tant que telles, mais également sur toute la partie organisationnelle dont le rôle est de connecter les supply chains avec les réseaux de transporteurs : les enjeux sont de taille pour pouvoir donner accès facilement à des capacités fiables de manière automatisée”, explique Paul Guillemain, CEO de Fretlink.

Si le manque de transparence impacte ces deux systèmes, il n’en reste pas moins que les caractéristiques propres aux transporteurs pouvaient jusqu’alors complexifier l’accès à l’innovation. Ce marché atomisé, dans lequel gravitent quelques mastodontes, abrite surtout des TPE/PME : 90pourcent des sociétés de transport sont familiales et souvent éloignées des métropoles. Encore peu rompus au maniement des outils numériques, ces acteurs nécessitent d’être accompagnés pour bénéficier des avantages de la digitalisation.

De l’automatisation de tâches chronophages à la préservation de leurs marges, en passant par le difficile accès aux appels d’offres des chargeurs sur les bourses de fret, les problématiques auxquelles la digitalisation peut répondre ne manquent pas. Pourtant, la méfiance envers les nouvelles plateformes technologiques persiste ainsi que de nombreux a priori.

“Les transporteurs attendent de voir les résultats avant de pleinement s’investir dans notre Transport Operating System qui réunit chargeurs et transporteurs. Dans un premier temps, nous leur proposons de trouver du capacitif avec des indicateurs de performance dédiés. Ensuite vient l’intégration dans un TMS, la prise de rendez logistique, un CMR automatisé, etc. Il faut être capable de trouver un ROI à chaque étape », martèle Paul Guillemain, CEO de Fretlink.

 

Être plus flexible sur les capacités de transport

Si la crise sanitaire actuelle a mis à rude épreuve les transporteurs et les acteurs des Supply Chains, les problématiques rencontrées par ces deux secteurs font partie d’un quotidien soumis aux aléas de l’offre et de la demande mondiale.

Côtés chargeurs, l’agilité et la réactivité sont dorénavant de mise pour faire face à des variations de prix du fret notamment dans des périodes où la logique planificatrice des chaînes logistiques est difficilement tenable. Dans ces conditions, il faut agir vite pour changer de plan de transport. La start-up Everoad met ainsi à disposition des chargeurs un algorithme de prix présentant instantanément les offres de plus de 2200 transporteurs.

Continuer d’importer et d’exporter des volumes de marchandises, le tout en temps réel, peut aussi parfois relever du parcours du combattant. De nouveaux acteurs proposent d’ores et déjà aux chargeurs de savoir exactement où se trouvent les marchandises à l’instar de Shippeo.

Aussi conscient de ces problématiques, la start-up Ovrsea revisite quant à elle le métier de commissionnaire du transport comme l’explique Arthur Barillas, son CEO: “à l’instar de l’agence qui travaille sur chaque étape de vos vacances, notre ambition est de devenir la meilleure agence de voyage pour les marchandises en proposant une expérience allégée du transport international”.

500 clients font d’ores et déjà confiance à la start-up pour simplifier et digitaliser tous les problèmes de transports de marchandises dans 80 pays. “24h après le premier contact, il est possible d’opérer n’importe quel flux de transport”, assure Arthur Barillas. Une promesse qui s’accompagne d’une forte réactivité afin d’apporter une réponse commerciale en 2H, contre plusieurs jours pour des acteurs traditionnels, et des propositions compétitives grâce à un algorithme en mesure de comparer des solutions de transport adaptées, le tout packagé pour en faciliter la lecture.

Si la simplification est bien le mot d’ordre des nouvelles plateformes technologiques pour plus de flexibilité, elle ne va pas sans une impérieuse centralisation des informations de transport, de la commande à la facturation, et de traçabilité grâce à la pose de tracker IOT dans les containers maritimes par exemple. La start-up Safecube en a même fait sa spécialité, en proposant un tracking des marchandises de bout en bout.

 

Prendre en compte les enjeux environnementaux

Les réglementations environnementales en vigueur et celles à venir posent question aux acteurs de la logistique tout comme à ceux du transport. Ces derniers sont même inquiets quant aux coûts que peuvent représenter la mise en place de nouvelles normes sur le dernier kilomètre, impactant par rebond la gestion de leurs actifs.

“Il faut apporter des réponses concrètes aux transporteurs” explique Paul Guillemain, CEO de Fretlink. “Nous avons lancé une offre qui va dans ce sens. Avec le programme de réduction d’émissions Green Roads, les transporteurs peuvent dorénavant mesurer, réduire et compenser leurs émissions”.

Même son de cloche chez Ovrsea : “Avant même d’agir, les transporteurs ont besoin de mieux comprendre. Ils ont besoin d’être informés et d’avoir de la visibilité. C’est tout l’objectif d’un système de scoring RSE qui permet non seulement d’appréhender son impact mais aussi de l’optimiser en faisant appel à de nouveaux acteurs” assure Arthur Barillas.

Quant à la start-up Optimum Automotive, elle a placé le verdissement des choix de véhicules et le déploiement de comportements de conduite moins polluants au cœur de sa proposition de valeur.

En s’attachant aux problèmes récurrents rencontrés par ces secteurs, les nouvelles plateformes technologiques offrent à des acteurs historiques un changement d’échelle grâce à la digitalisation autour de trois missions : simplifier, centraliser et optimiser l’ensemble des étapes du transport.

 

Retrouvez et contacter ci-dessous les startups citées dans l’article :

Antoine Sternchuss

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