Technologique, scientifique, industrielle : l’innovation a longtemps porté ces étiquettes, aujourd’hui largement surpassées par la réalité. C’est un fait : l’innovation, si elle n’a pas quitté les laboratoires de recherches, peut également avoir bien d’autres origines. Voici une présentation, en deux volets, des six facettes de l’innovation nouvelle génération.
Innovation de produit, de service ou d’usage : la nouvelle donne
L’innovation d’aujourd’hui ne s’impose pas à l’utilisateur qui la découvre : elle est au contraire, dès l’origine, centrée sur ce dernier, ses besoins et son expérience. Innover, c’est donc proposer un produit amélioré, une convivialité poussée ou des fonctionnalités bien pensées. Cette typologie d’innovation, au cœur des considérations économiques actuelles, est presque une condition sine qua non pour faire partie des entreprises innovantes nouvelle génération.
Pour ne citer qu’un exemple, Bandsquare est une plate-forme web qui met en relation artistes et fans pour vivre des expériences collaboratives (concerts privés, masterclass, composition en groupe…) : il s’agit bien d’un produit tout à fait exclusif, novateur, sans forcément reposer sur une innovation technologique « nouvelle »… Et prometteur, puisqu’on estime à plus de 20 milliards ce marché mondial fraîchement créé.
Innovation de procédé ou d’organisation : la révolution des mentalités
Innover, c’est aussi amener les entrepreneurs comme les utilisateurs à sortir de la routine, pour s’améliorer. Le changement des pratiques, des techniques, de la gestion de la relation client, voire même la réorganisation du lieu de travail sont une autre composante innovante.
Par définition, elle implique parfois de renier ce qui constitue pour certains la “tradition de l’entreprise”. C’est pourtant le pari réussi par la biscuiterie centenaire Poult, parfaite illustration des possibilités offertes par l’innovation managériale. En faisant de chaque salarié un acteur impliqué et valorisé de l’innovation et en créant une nouvelle forme d’organisation sans organigramme, Poult a su se repositionner sur un marché encombré. L’entreprise propose aujourd’hui des services à forte valeur ajoutée, comme la co-conception de produits avec des clients ou encore l’innovation main dans la main avec des entreprises innovantes ou des start-ups internes. Résultat : Poult est aujourd’hui n°2 du biscuit en France et lorgne sur le marché international.
Innovation marketing ou commerciale : vendre autrement pour vendre mieux
Repenser le conditionnement, le placement, la promotion ou encore la tarification d’un produit est une autre forme d’innovation.
En cela, la marque désormais incontournable de produits alimentaires premium Michel et Augustin est un bon exemple d’innovation : le ton et le packaging décalés, l’usage du levier réseaux sociaux pour plus de viralité et la proximité avec les clients au cours de journées portes ouvertes mensuelles sont autant d’outils marketing combinés dans une stratégie sur-mesure et pionnière du genre. La marque a ainsi trouvé sa place au sein d’un marché pour le moins concurrentiel et saturé, et a été rachetée par la holding Pinault Artemis en 2013.
Il faut donc bien garder en tête que l’innovation n’est pas seulement un bon en avant créatif. Elle est également porteuse de croissance, vecteur de différenciation et garante du succès d’un projet. Aujourd’hui, innover n’est plus un choix tactique, mais une nécessité stratégique.
Responsable du Hub Network de Bpifrance, Caroline Avierinos travaille depuis la création du Hub à faire se rencontrer startups et grands comptes afin de les accompagner dans leurs relations business et partenariats stratégiques.