Incubateur, pépinière, ruche d’entreprise… ces termes reviennent régulièrement dans les conservations auxquelles vous participez, sans que vous ne sachiez pour autant précisément quelle réalité recouvre chacun d’eux. Aujourd’hui, c’est le mot « incubateur » que nous auscultons
Un incubateur, kézako ?
De manière générale, un incubateur est une structure d’accueil qui accompagne les entreprises de leur création jusqu’à leurs premiers mois d’activité. Cette structure leur apporte de nombreux avantages comme un hébergement à moindre coût, des conseils juridiques et financiers, un accompagnement sur l’élaboration d’un business model, un accès à un réseau de partenaires, des recherches de financement, des formations…
1999 – La naissance d’une loi… sur l’innovation
L’apparition des incubateurs a été impulsée essentiellement par la loi n°99-587 du 12 juillet 1999 sur l’innovation et la recherche. Elle fait suite à un constat de l’État français : entre les recherches publiques et les activités industrielles, il y avait un manque de synergie. En effet, les découvertes scientifiques n’étaient alors pas systématiquement transférées aux organismes privés pour les aider à développer leur croissance. Ainsi, la loi sur l’innovation est née pour faciliter les échanges, éviter les différends entre ces deux parties et favoriser des transferts fluides entre public et privé. Elle encourage également les chercheurs à créer leur propre entreprise ou à valoriser leurs travaux via des concours scientifiques leur permettant ainsi de siéger au conseil d’administration d’une entreprise, par exemple. Parallèlement à cela, de nouvelles structures appelées « incubateurs » ont vu le jour dans le but d’inciter, d’une part la création d’entreprises innovantes et d’autre part, le transfert des découvertes technologies publiques vers l’économie du pays.
1999-2015 : 220 incubateurs en France
L’Hexagone compte à ce jour, environ 220 incubateurs. Leurs fonctions sont variées. On distingue 4 catégories majeures d’incubateurs :
- Les incubateurs publics.Pour intégrer un incubateur public, un entrepreneur doit présenter une innovation unique et reconnue par un laboratoire de recherche publique. Il peut également avoir remporté un concours national d’aide à la création d’entreprise de technologies innovantes. L’accompagnement par ce type de structure est estimé à 24 mois. Les incubateurs publics concentrent essentiellement leurs efforts sur l’aide au montage des dossiers pour la création d’entreprise.
- Les incubateurs d’entreprise.Ces structures sont développées principalement par de grands groupes industriels. Ces derniers favorisent l’émergence de start-ups afin de s’adapter rapidement à l’économie du marché et d’utiliser de nouvelles technologies dans leur développement d’entreprise. À la différence des incubateurs publics qui se focalisent principalement sur la partie en amont de la création d’entreprise (montage de dossier, administratif…), les incubateurs d’entreprise favorisent davantage le développement des activités de l’entreprise.
- Les incubateurs privés rattachés aux grandes écoles.HEC, ESSEC, ESCP, écoles d’ingénieurs Polytechniques… ces écoles proposent des services similaires aux incubateurs publics, comme l’accès à des locaux à faible coût, à des formations, un accompagnement des étudiants par les anciens élèves… Ces incubateurs sont reconnus pour leurs réseaux riches en contacts permettant aux étudiants d’évoluer dans un écosystème solide et durable.
- Les Pionnières.Les incubateurs appelés « Les pionnières » sont destinés exclusivement aux femmes-entrepreneurs qui portent un projet innovant. Frédérique Clavel est la fondatrice de la Fédération des Pionnières. Ces structures sont soutenues par la région et la mairie du lieu d’implantation de l’entreprise.
Un accompagnement hors pair, par les pairs
Globalement, tous les incubateurs offrent des services à peu près similaires avec des avantages supplémentaires selon leur spécificité. Contrairement aux accélérateurs qui ont un but lucratif, les incubateurs mettent des moyens à disposition des porteurs de projet gracieusement ou à moindre coût :
- Logistique :hébergement dans leurs locaux, mise à disposition d’équipements (téléphones, ordinateurs…), accès aux salles de réunions, laboratoires, sources d’informations…
- Accompagnement :professionnels, mentors, coachs… accompagnent les entrepreneurs tout au long de leur projet leur prodiguant leurs conseils au gré des différentes démarches à réaliser.
- Des consultants spécialiséspeuvent être sollicités pour répondre à des problématiques très ciblées : finance, droit, marketing, création d’entreprise…
Intégrer un incubateur, la bonne idée ?
Il y a bien des avantages à intégrer un incubateur, nous avons retenu les 4 principales :
- Lutter contre l’isolement :la dynamique d’un incubateur permet au porteur de projet de s’ouvrir à d’autres entrepreneurs (échanges d’expériences) et d’instaurer un rythme de travail régulier.
- Acquérir un savoir-faire et développer ses compétences :inventer un business model, bâtir une campagne de communication, déposer des brevets, gagner en confiance…
- Accroître sa crédibilité auprès des acteurs publics et privés :fournisseurs, organismes financiers.
- Profiter d’un réseau déjà existant pour développer son activité ou gagner des affaires :business angels, start-ups, banques, prestataires…
- Tester, réajuster, valider… son projeten toute sérénité en bénéficiant de l’accompagnement de professionnels.
Vous êtes tenté par l’expérience de l’incubation ? N’hésitez pas à aller rencontrer les équipes des incubateurs qui vous intéressent pour en savoir plus sur leurs modalités d’accompagnement et découvrir les locaux.
Source de l’image à la une : Flickr (Kai C. Schwarzer)
Responsable du Hub Network de Bpifrance, Caroline Avierinos travaille depuis la création du Hub à faire se rencontrer startups et grands comptes afin de les accompagner dans leurs relations business et partenariats stratégiques.
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