Déployer l’IA sans perdre son âme : le pari réussi de Brut

Autour de la table, deux profils clés : Clément Baccar, responsable Data & IA de Brut, et Alexandre Lavallée, ingénieur IA mandaté par Bpifrance, venus partager leur vision d’un déploiement utile, maîtrisé, et résolument orienté métier. À rebours du buzz, Brut a choisi la pédagogie, l’agilité et la sobriété technologique pour faire de l’IA un outil – et non une finalité.

 

 

Créer une culture IA pour tous

Avant de penser outils, Brut a misé sur la montée en compétence collective. Entre avril 2024 et janvier 2025, 21 sessions de formation ont été menées auprès de toutes les équipes – de la rédaction aux fonctions RH. Objectif : démystifier l’IA, ouvrir les possibles, et poser un cadre clair. Des cas pratiques concrets et l’intervention d’experts internes et externes ont permis une adoption large, sans résistance.

Un portail interne centralise les replays, tutoriels, bonnes pratiques, et une sélection d’outils testés et validés. L’ensemble repose sur une pédagogie accessible et critique, qui privilégie la clarté à la technicité.

“Notre objectif n’a jamais été de promouvoir l’IA à tout prix, mais de questionner sa pertinence, tâche par tâche.” – Clément

Des cas d’usage pensés pour les métiers

Le succès du projet IA tient à sa capacité à répondre à des besoins concrets : génération d’articles SEO à partir de vidéos, chapitrage automatique, création de vignettes Youtube personnalisées, ou encore analyse des commentaires sur les réseaux sociaux. Chaque outil est pensé pour s’intégrer dans le quotidien des équipes, avec documentation, canal d’échange dédié, et un référent métier clairement identifié.

“On a intégré les outils dans des workflows métiers, pas l’inverse. C’est ce qui les rend vraiment utiles.” – Alexandre

Une gouvernance souple et des critères clairs

Plutôt que de planifier à l’avance une roadmap figée, Brut choisit l’agilité. Les idées émergent des ateliers post-formation ou du terrain, et sont ensuite filtrées selon cinq critères : gain de temps, personnalisation, accessibilité, cohérence éditoriale, et anticipation des besoins futurs.

Cette approche permet de prioriser les cas d’usage à fort impact, tout en maintenant un lien constant avec les utilisateurs finaux. L’intégration physique de l’équipe IA dans les locaux de la rédaction a renforcé cette proximité.

“Ce qui fait la différence, ce n’est pas l’outil, c’est son intégration dans le quotidien des équipes.” – Clément

Faire moins, mais mieux : une sobriété technologique assumée

Chez Brut, pas de modèle ultra-puissant pour toutes les tâches : les outils sont choisis en fonction du besoin. Pour les tâches simples, des modèles légers suffisent. Pour les projets créatifs ou plus sensibles, des flux plus complexes sont mobilisés. Des techniques comme le caching ou le few-shot learning permettent d’optimiser les coûts tout en maintenant un haut niveau de qualité.

Cette stratégie permet à Brut de produire plus de 1000 articles optimisés SEO, 3000 images, et 400 animations avec un coût maîtrisé et sans sacrifier son identité éditoriale.

5 choses à retenir de l’expérience Brut

• Une culture IA forte passe par la formation, la pédagogie, et une gouvernance claire.
• L’IA est utile quand elle s’intègre à des workflows existants.
• Chaque outil est documenté, testé, accompagné et mis à jour.
• La sobriété technologique évite les dérives budgétaires.
• L’adhésion vient de la proximité, pas de la prescription descendante

En conclusion

Brut prouve qu’il est possible de déployer l’IA en entreprise sans perdre sa vision ni sa culture. En s’appuyant sur des critères simples, une proximité forte avec les métiers, et une stratégie de formation massive, le média réussit à combiner innovation technologique et exigence éditoriale. Une démarche inspirante pour toute organisation en quête d’un usage intelligent, responsable et durable de l’IA.