Nous avons tous pris conscience de l’immense défi auquel nous faisons face alors que la pandémie Covid-19 se poursuit. C’est évidemment la crise sanitaire qui préoccupe en premier lieu, et les vagues de soutien au monde hospitalier montre combien chacun est reconnaissant des efforts exceptionnels produits par le corps médical. En parallèle, ce « cygne noir » fait subir à l’économie un véritable choc auquel les acteurs bancaires et institutionnels opposent des solutions. Le besoin de soutien se fait particulièrement sentir chez les entreprises les plus fragiles, parmi lesquelles de nombreuses startups et PME. C’est dans ce contexte que Breega et Libeo ont organisé la semaine dernière un webinaire sur le financement de startups en temps de crise. Retour en 8 points sur cette cette session qui a réunie plusieurs centaines d’entrepreneurs.
1. S’adapter sans paniquer
Représentant Bpifrance, Evelyne Scuto-Gaillard, Directrice du Développement et Support Innovation, a mis en valeur le double enjeu de cette situation si particulière :
- Pour les acteurs du financement de l’innovation, il est nécessaire de maintenir une dynamique forte d’apport en capital. Si les fonds poursuivent leurs efforts, ils permettront en effet à de nombreuses startups de traverser le plus fort de la crise et de maintenir leurs ambitions.
- Pour les entrepreneurs, ce moment est une véritable épreuve d’adaptation. Un examen sans fard des conséquences de la crise s’impose prioritairement, jusqu’à revoir le business plan, reporter des projets d’investissement non prioritaire, re-examiner les dépenses courantes ou même initier un virage stratégique si cela s’avère opportun.
2. Compter sur le French Tech Bridge
C’était l’annonce chaude de la semaine dernière : le lancement d’un plan de 4 milliards d’euros en faveur des entreprises de la French Tech, avec le soutien de Bpifrance et du Secrétariat général pour l’investissement. Nous vous renvoyons vers la tribune Linkedin de Paul-François Fournier, Directeur Exécutif Bpifrance Innovation, pour prendre connaissance des détails de ce dispositif.
3. Solliciter ses interlocuteurs traditionnels
Si des dispositifs exceptionnels sont mis en place, les interlocuteurs existants des entrepreneurs restent les plus compétents pour gérer chaque situation. En connaissant les historiques et les enjeux de leurs clients, ils sont en mesure de déployer les meilleures solutions. Chez Bpifrance, les chargés d’affaires innovation gardent donc la main et sont les premiers familiarisés avec les mesures exceptionnelles. Et côté banque privée, tout est mis en place pour que l’information descendent le plus rapidement vers les conseillers bancaires des startups et PME pour que là aussi les solutions rencontrent les besoins.
4. Garder confiance pour les financements à moyen terme
Evelyne Scuto-Gaillard a tenu à préciser que les mesures exceptionnelles ne viendront pas gréver les futurs investissements. Les besoins en financement à horizon 6 mois ou 1 an ne sont donc aucunement remis en question côté Bpifrance.
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5. Faire un état des lieux de sa trésorerie
Deuxième expert de ce webinaire, Maurice Oms, correspondant national startup de la Banque de France a invité les entrepreneurs à effectuer un bilan de trésorerie ad hoc. Car pour passer la crise, le premier réflexe est de reporter ce qui est possible. Il est en effet envisageable dès à présent de reporter certaines échéances fiscales et sociales sous certaines conditions.
6. Dialoguer avec sa banque sur la base d’un dossier béton
Maurice Oms rappelle qu’un rapport de transparence avec sa banque est plus que jamais nécessaire. Les banques se sont déjà engagées à accélérer les demandes de crédit, reporter les échéances de crédit à 6 mois et à supprimer les pénalités sur des échéances de crédit. Si vous demandez un financement, dites-vous que, forcément sur-sollicités, les chargés d’affaire vous seront particulièrement reconnaissants si vous vous adressez à eux avec un dossier particulièrement limpide (cf. point précédent) !
7. Penser à la médiation des entreprises
Le troisième expert, Pierre Pelouzet, Médiateur national, est venu rappeler que la médiation des entreprises est un acteur majeur de la gestion des différends. Son rôle : s’assurer que l’ensemble des acteurs économiques, notamment les plus solides, se comportent de manière juste et solidaire. Il s’agit d’assurer de bonnes conditions d’échanges pour permettre aux startups et PME de décaler certaines échéances de règlement de postes fournisseurs, ou encore d’accélérer la restitution de certains crédits d’impôt.
8. Les conseils de Pierre Dutaret
En conclusion, le CEO de Libeo Pierre Dutaret a partagé sa vision du plan d’action à mettre en place sans délais :
- Établir son plan de trésorerie à horizon très court terme
- Dégager une tendance à 1-2 ans pour bien qualifier son besoin
- Rendre ses données intelligible afin d’avoir un échange efficace avec banques et investisseurs
- Maintenir une relation forte entre collaborateur malgré le remote, en instaurant des get together réguliers et joyeux
- Communiquer le plus possible avec les équipes de manière transparente, ce qu’il se passe pour l’entreprise et pour l’économie en règle générale
- Message aux dirigeants : ménagez-vous ! Vous êtes le moteur de votre entreprise, vous ne pouvez pas entrer en surchauffe ! Essayer de vous donner de l’air pour aborder cette phase de manière sereine.
Chargé des contenus au Hub de Bpifrance, Robin Pineau est spécialiste des stratégies de marques et des approches éditoriales.