Comment optimiser ses coûts d’infrastructure cloud ? – avec Quentin Decock, Founder & Partner, Bots & Company

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Le cloud. Une notion aujourd’hui globale mais qui présente de grandes disparités dans sa connaissance et son utilisation au sein des organisations. Parler de la dynamique globale du marché du cloud et, en particulier, de l’optimisation des coûts d’infra du cloud pour aborder les différents leviers identifiés afin d’optimiser ses coûts est crucial pour les CTO.

Invité du club tech, spécialiste du sujet infra, Quentin Decock a pu analyser un certain nombre de situations intéressantes autour des coûts du cloud, en particulier des tendances qui se matérialisent sur le marché. Il en a livré quelques clés lors de notre dernière session du Club Tech sur le sujet. Voici ce qu’il fallait en retenir.

L’objectif de cette session : présenter les principaux enjeux identifiés autour du sujet du cloud avant d’autres événements à venir au cours desquels il s’agira de rentrer davantage dans les spécificités infra des participants, afin de pouvoir les aider concrètement sur leurs problématiques.

 

La dynamique du marché du cloud

C’est une lapalissade : si le cloud rencontre tant de succès, c’est aussi parce qu’il apporte beaucoup de valeur.

 

L’étude de KPMG ci-dessus décrit le marché du cloud au sens large – IaaS, PaaS et Saas, ce dernier pouvant regrouper beaucoup de choses : ERP, CRM, etc. Pour les parties Iaas et PaaS, pas de place au doute, il s’agit de l’infra cloud. Ce marché, sur à peu près toutes ses composantes, grossit d’environ 20% par an. Les chiffres de l’étude KPMG datent de 2017 et cette tendance continue de croître, sans surprise, ce qui nous amènerait sur des tailles de marché à l’horizon 2027-2030 assez énormes : 260 milliards en 2027 et, en 2035, 560 milliards de dollars.

Le cloud a apporté énormément de valeur parce qu’il offre beaucoup de flexibilité, d’abord, mais aussi parce qu’il a levé énormément de frictions dans la manière dont l’infrastructure pouvait être gérée : plus besoin d’acheter de machines en propre, il est devenu possible de louer des machines à la demande autant que l’on veut. La fiabilité du service est également phénoménale. Par ailleurs, de nombreux services ont basé leur modèle sur le cloud, comme Netflix ou Shopify, parmi de très nombreux exemples dont le succès est intimement lié aux capacités et aux possibilités qu’offre le cloud. Sans ce dernier, il va sans dire que ces business-là ne performeraient pas aussi bien voire n’existeraient pas du tout.

 

Panorama des possibilités vis-à-vis du cloud

Toutefois, il est intéressant de voir qu’aujourd’hui, certains acteurs commencent à se poser de vraies questions sur leur modèle-cible. Un mouvement « moutonnier » s’est opéré vers le cloud mais désormais, de nombreuses startups et de nombreux fonds partagent notre constat, celui d’un coût du cloud très significatif. Des coûts qui, en tout cas, sont supérieurs à ceux mis en œuvre sur des infra on-premise ou en colocated services dans des data centers. Un certain nombre d’acteurs ont refait la bascule vers un modèle dans lequel ils opèrent leur propre data center, comme Dropbox ou Basecamp.

Un grand nombre d’entreprises sont en train de faire ce mouvement vers une infra hybride ou complètement maîtrisée dans un data Center. Cependant, d’autres restent dans le cloud et possèdent aussi de bonnes raisons à suivre cette stratégie. L’important est, quelle que soit la stratégie appliquée, de se poser les bonnes questions et de se demander si l’infra vers laquelle votre stratégie vous emmène est la bonne et pourquoi. Clairement, avec la volatilité des prix du cloud et les coûts du cloud qui sont malgré tout élevés aujourd’hui, il y a de véritables économies à faire en changeant tout ou partie de sa stratégie cloud.

 

A quel moment se pencher sur l’optimisation des coûts du cloud ?

Il commence à être intéressant de réfléchir à l’optimisation des coûts de votre cloud lorsque vous allez dépasser des seuils qui peuvent correspondre à des économies qui pourraient financer par exemple 1 TP, 1 ETP ou ½ ETP sur du DevOps ou du SysAdmin. Ce sont des seuils qui commencent à être intéressants et cela se situe quelque part peut-être entre 15 000 et 20 000€.

Non seulement cela permet des économies mais cela peut également permettre d’être sur le chemin d’une gestion plus saine, afin de mieux maîtriser ses dépenses et sa gestion. Cela peut par exemple permettre d’éviter de se retrouver dans des situations épineuses telles que le vendor lock-in vis-à-vis de ces cloud providers, une situation qui peut se produire si vous utilisez des API propriétaires et qui peuvent vous locker dans une solution. C’est donc l’opportunité de « reprendre la main sur son destin » en termes de dépenses cloud. Il est donc important de le faire tôt. En revanche, il est déconseillé de le faire trop tôt dans le cycle : l’énorme avantage du cloud, c’est que l’on peut commencer avec des coûts faibles. Au début, il vaut donc mieux dépenser lorsqu’il n’y a pas encore de besoin d’optimiser et qu’il faut aller vite.

 

 

Les différents leviers d’optimisation du cloud

Ils sont à creuser, mais en voici une overview. Il existe 2 grandes catégories de leviers : une catégorie « commerciale » et une catégorie « ingénierie ».

Côté commercial, il s’agit de simplement pouvoir mieux choisir les produits utilisés qui sont disponibles chez les cloud providers. Cela veut dire, notamment, mieux négocier les tarifs lorsque l’on atteint un niveau de dépense significatif.

De nombreuses optimisations existent en ce sens et, passé un certain seuil, il est possible de négocier directement avec les cloud providers – AWS, GCP, Azure ou OVH. Vous pouvez négocier en bulk et obtenir des prix de gros pour votre infra. Vous pouvez également vous appuyer sur des partenaires de développement commercial, ce qui peut être très intéressant pour votre gestion.

 

Les leviers liés à l’ingénierie concernent, quant à eux, la manière dont vous pouvez vraiment optimiser le fonctionnement de votre cloud. Il se décline également en 2 niveaux : un premier niveau avec des « quick-wins » en local, comme une optimisation à faire au sein du cloud provider que vous utilisez, par exemple au niveau des types de stockage, le niveau de redondance, les volumes de données, l’optimisation des algorithmes… Sans aller vers des stratégies de cloud hybride ou des stratégies multicloud.

Le deuxième niveau lié à l’ingénierie est celui qui renforme potentiellement le plus de possibilité. Il s’agit en effet d’une opération de restructuration en profondeur de l’infra et même de l’approche globale de l’utilisation du cloud. Il s’agit ici d’identifier quelles sont les plus grosses poches de coûts et de les optimiser de manière drastique. Or, il existe de nombreuses stratégies pour y parvenir.

L’idée avec ces restructurations en profondeur est de véritablement explorer tout ce qui est à votre disposition chez les cloud providers. Il ne faut pas non plus exclure la possibilité de posséder vos propres machines pour au moins une partie de votre système puis de les mettre en gestion dans un data center qui s’occupera ensuite de la maintenance hardware. Choisissez les bons softwares qui vous permettront d’avoir une facilité de gestion de ces machines et optimisez les coûts.

 

Tous ces leviers peuvent engendrer une diminution significative de vos coûts d’infra et il est essentiel de garder en tête ces possibilités. Il n’appartient qu’à vous d’adopter la bonne stratégie pour vos besoins !

 

 

 

Pour en savoir plus, découvrir le replay de l’intervention de Quentin Decock et son contenu, retrouvez les restitutions complètes des Clubs Tech du Hub Bpifrance précédents et assistez aux prochains événements en vous inscrivant ICI.

Quentin Decock, Founder & Partner à Bots & Company est disponible pour vous accompagner sur vos sujets d’organisation, performance et de montée en compétence sur le cloud et les sujets tech. Contactez-nous pour vous faire une introduction.

Le Club Product fait partie des Clubs Métiers de Bpifrance Le Hub. C’est une communauté réservée exclusivement aux C-levels des startups investies par Bpifrance regroupant l’organisation de divers évènements : sessions d’échange thématiques en petit comité, workshop, networking, échange entre pairs, mises en relation. Au cours de nos rendez-vous, venez rencontrer vos pairs, échanger autour des problématiques qui vous animent et partager vos retours d’expérience et vos best practices

Quentin Decock a passé la première partie de sa carrière à développer des start-ups aux États-Unis. Il accompagne essentiellement des fonds de private equity et des corporates sur leurs sujets digitaux – et ils sont nombreux. « Même les business traditionnels ont une composante digitale maintenant, et celle-ci commence à être très conséquente ».

Bots & Company aide ses aide ses clients à faire l’assessment de leur valeur technologique sur 3 piliers : l’équipe, les technos et les les process / la méthodologie avec laquelle les sociétés travaillent.

 

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