Assurance & Protection Cyber, le pari osé et réussi de Charlotte Couallier avec Dattak

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Ambitieuse et passionnée par la Tech, Charlotte Couallier révolutionne le secteur de l’assurance, mais pas n’importe laquelle. Son produit ? Une assurance couplée à un accompagnement expert contre les risques cyber. Pourtant, rien ne prédestinait cette entrepreneuse à fonder sa société. Découvrez son portrait.

 

Un parcours exemplaire menant à une carrière dans les assurances

« Avec mon parcours, l’origine de mes parents et ma situation familiale, avoir un CDI au sein d’un grand groupe était plutôt rassurant et valorisant. Je n’étais donc pas du tout née pour être entrepreneure. » C’est en ces termes que débute notre échange avec la co-fondatrice de Dattak, qui sera placé sous le signe d’un parcours hors du commun, forgé par la détermination d’une femme forte.

Fille de parents ouvriers dans des PME locales, la dirigeante de Dattak a en effet passé son enfance en Bretagne. Ils lui transmettent le goût de l’effort et du travail bien fait, valeurs auxquelles Charlotte Couallier tient encore beaucoup aujourd’hui.

Dès le départ, son parcours scolaire est fortement marqué par son appétence pour les sciences et la technologie. Bac S, Math Sup Maths Spé, puis école d’Ingénieur à Paris : son chemin sans faute l’amène dans un premier temps vers le secteur de l’assurance.

 

Elle débute ainsi sa carrière en 2010 au sein d’un grand groupe : CNP Assurances. Elle y reste cinq années et participe à la création du département Risque. Au sein de l’assurance Hannover RE qu’elle intègre ensuite en 2015, elle monte la fonction Actuariat. Elle poursuit sa carrière en participant à l’insurtech Leocare, ce qui lui fait découvrir le monde des startups et contribuer à la révolution du secteur de l’assurance.

Forte de cette expérience solide et de ses diverses responsabilités, elle est recrutée par AXA. L’entreprise lui offre l’opportunité de créer une Business Unit en tant qu’intrapreneure (collaboratrice qui entreprend un projet novateur au sein d’une grande entreprise). Et la mission est aussi ambitieuse que les résultats sont éloquents : au bout de trois ans, elle ne manage pas moins de quatre équipes, échange avec plus de 130 partenaires et génère un chiffre d’affaires global de plus de 120 millions d’euros.

 

Charlotte Couallier, CEO et co-fondatrice de Dattak – ©Dattak

Une opportunité pour créer un nouveau marché et disrupter l’assurance

Alors qu’elle est Directrice de l’Innovation chez AXA, la future co-créatrice de Dattak est témoin de l’augmentation massive des cyberattaques contre les entreprises. Entre 2019 et 2020, le nombre d’offensives est ainsi multiplié par quatre. Mois après mois, l’omniprésence du risque cyber qui n’épargne aucune entreprise devient une problématique réelle.

La digitalisation des entreprises de l’Hexagone augmente sensiblement l’exposition des professionnels aux attaques malveillantes. En parallèle de cet essor de la menace cyber, le parcours de souscription des assurances se complexifie pour les demandeurs. Ces derniers doivent composer avec des questionnaires longs et parfois obscurs pour des non professionnels, mais aussi avec un durcissement des conditions d’assurance.

 

Face à ce paradoxe qu’est le manque de solutions d’assurances spécialisées alors que le nombre de cyberattaques augmente, Charlotte Couallier comprend qu’il y a un marché à créer. “L’idée de Dattak m’est venue progressivement lorsque j’ai constaté qu’il y avait une hausse des cyberattaques. Chez AXA, nous refusions alors beaucoup d’affaires par manque de temps ». Sa solution : proposer un service adapté aux nouveaux enjeux, qui allie simplicité et efficacité.

Elle est bientôt rejointe dans son projet par Benoît Grouchko (serial entrepreneur dans la Tech) et Damien Damamme (actuaire chez Allianz). Ce trio possède l’expérience et les compétences requises pour élaborer une offre complète intégrant cyber assurance et cyber sécurité. En 2021, ils fondent ensemble la startup Dattak.

 

Naissance d’une solution complète pour la sécurité des entreprises : Dattak

La question n’est pas de savoir si un organisme subira une attaque informatique, mais quand cela arrivera. Dans ces conditions, comment une entreprise proposant des services liés au risque cyber peut atteindre la rentabilité ?

La grande pertinence de Dattak est de répondre à cette problématique. La jeune pousse ne soumet les demandeurs à aucun questionnaire. Les équipes préfèrent opérer un scan de vulnérabilités afin d’identifier les entreprises qu’il est possible d’assurer. Charlotte Couallier le résume en ces termes : « Nous nous mettons dans les baskets d’un hacker et nous regardons s’il est simple de pénétrer les systèmes d’informations de l’entreprise. ». Si 70 % des entreprises sont assurables, certaines ne le sont pas. Ces dernières bénéficient d’un accompagnement pour augmenter leur niveau de cyberdéfense dans le but de devenir assurables à leur tour.

 

Le parcours d’accompagnement des clients de la startup comprend quatre axes :

  • L’analyse initiale du risque ;
  • L’assurance, avec un tarif adapté au niveau de cybersécurité ;
  • Une réponse rapide en cas d’attaque cyber ;
  • Une sensibilisation des employés et une amélioration des vulnérabilités techniques.

Ainsi, Dattak propose à ses clients une offre de services à 360°, qui leur garantit de pouvoir se développer tout en bénéficiant d’une assurance spécialisée et d’une protection optimale contre les nombreuses menaces cyber.

 

L’équipe Dattak – ©Dattak

Des défis, des succès, et l’ambition d’atteindre quatre millions d’entreprises françaises

En parallèle des ces opportunités subsistent des défis, comme celui, toujours d’actualité, de recruter les meilleurs talents dans l’assurance et la Tech. À cette première difficulté est venue s’ajouter la nécessité de convaincre les partenaires assureurs. En effet, le secteur de la cybersécurité fait parfois peur aux entreprises.

Le parcours de la startup Dattak n’a donc pas été de tout repos ! Cette réalité, Charlotte Couallier a dû s’y confronter tout en tentant de concilier sa vie de femme entrepreneur et son rôle de mère. Bien que les étapes à franchir aient été nombreuses, la fondatrice de Dattak a su se donner les moyens de ses ambitions. Elle a ainsi puisé son énergie dans la pratique régulière du sport et dans l’inspiration de femmes fortes telles que Christine Lagarde, qu’elle présente en ces termes : « elle est très ambitieuse et son parcours est exceptionnel. Elle est sportive, fait de la natation et elle est mère. Il s’agit donc d’une femme très complète qui représente pour moi un incontournable succès féminin français. »

 

Et les efforts répétés de Charlotte Couallier ont porté leurs fruits, comme les levées de fonds en 2022 et 2023 en attestent. L’équipe, constituée de profils experts, la solidité des produits d’assurance et la croissance de la société ont convaincu plusieurs investisseurs, dont Bpifrance. Selon Charlotte Couallier : « Bpifrance, notamment, a été d’une aide précieuse en termes de recrutement et de visibilité. Cet acteur-clé de l’écosystème Tech est un véritable gage de confiance pour les partenaires potentiels de Dattak. »

Ce développement constant lui permet désormais de viser les quatre millions de TPE, PME et ETI françaises avec un besoin d’accompagnement et de protection contre les risques de cyberattaques, et cette attente d’un service adapté est réelle car les chiffres de la cybersécurité sont vertigineux : en 2022, 45 % des entreprises françaises ont subi au moins une cyberattaque, 50 % des PME attaquées ont fait faillite et pourtant… moins d’1 % des PME et ETI sont protégées.

 

Un futur placé sous le signe de l’innovation et la protection

Dattak, c’est aujourd’hui plus de 1000 clients et 500 courtiers partenaires, et l’entreprise ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Son ambition se matérialise sous la forme de trois objectifs à atteindre : s’imposer comme LA référence en matière de cyber assurance, équiper les ETI françaises et européennes avec des protections cyber et, enfin, aider les clients à s’adapter aux hackers en sensibilisant les employés.

La startup devra aussi innover pour avoir un temps d’avance sur les hackers. L’irruption de l’IA générative a complexifié l’identification des tentatives de phishing par les employés des entreprises françaises. Les Deep Fake commencent quant à eux à remplacer les traditionnelles arnaques au président. La co-fondatrice de Dattak explique que « désormais, les délinquants arrivent à faire des choses très complexes avec les Deep Fake. Ces créations ressemblent à la réalité et il devient donc difficile de les contrer, même pour les entreprises spécialisées ». Autant de menaces auxquelles doit faire face Dattak pour protéger ses clients de manière optimale.

 

Pour Charlotte Couallier, l’innovation passe aussi par une évolution des mentalités. En rejoignant l’association L-Impact, elle s’investit pour l’entrepreneuriat féminin et bouscule les stéréotypes. Cette association aide les femmes à promouvoir les métiers de la Tech au collège et au lycée. Elle accompagne aussi les femmes à lever des fonds. Et c’est un enjeu majeur, car comme le souligne la dirigeante de Dattak : « Seules 7 % des startups ayant levé entre 15 et 50 millions d’euros sont dirigées par des équipes mixtes comme chez Dattak. »

Cette dirigeante ambitieuse désire donc continuer à déjouer les probabilités. De ses débuts dans l’assurance jusqu’au succès de Dattak, sa force de caractère lui a permis d’affronter tous les défis. Demain, elle accompagnera l’essor de son entreprise tout en inspirant une nouvelle génération de femmes entrepreneurs !

 

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