Nepsis lève 3,5 millions d’euros pour démocratiser la transition énergétique des PME et ETI

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Issue du startup studio Hoji, la startup Nepsis vient de lever 3,5 millions d’euros auprès de Bpifrance Digital Venture, AFI Ventures, Ring Capital, Hoji Ventures et 50 Partners. Sa mission : simplifier l’accès au financement de la transition énergétique pour les PME et ETI, longtemps laissées de côté.

L'équipe cofondatrice de Nepsis : Constantin Wolfrom, Stanislas Pollet et Thomas Cherret

Alors que les grandes entreprises disposent de ressources pour investir dans la transition énergétique et que les particuliers bénéficient d’offres packagées, les projets intermédiaires (entre 100 000 et 5 millions d’euros) restent massivement sous-financés. Nepsis veut combler ce vide grâce à une plateforme de financement automatisée, qui connecte entreprises, banques et installateurs, et permet de financer la transition sans peser sur le CAPEX.

En moins d’un an, la startup a déjà recensé plus de 100 millions d’euros de projets, avec 150 clients industriels, une vingtaine d’installateurs et une dizaine de financeurs partenaires.

Entretien avec Constantin Wolfrom, CEO et cofondateur de Nepsis.

Comment est née Nepsis ?

L’idée vient du startup studio Hoji, qui crée des entreprises à impact dans l’énergie. Ils ont eu cette intuition et recherchaient des entrepreneurs. J’avais déjà créé et vendu deux entreprises, Pumpkin et GCI, et je voulais absolument entreprendre à nouveau, mais dans l’impact cette fois. Quand j’ai rencontré Thomas Cherret et Stanislas Pollet, mes co-fondateurs, nous nous sommes rejoints immédiatement sur cette ambition.

Quel problème cherchez-vous à résoudre ?

En France, la souveraineté énergétique est un enjeu majeur. Les entreprises consomment massivement des hydrocarbures importés et voient leurs coûts grimper. Or, il existe des solutions concrètes (panneaux solaires, pompes à chaleur, isolation)  qui permettent de réduire la facture, de décarboner et de gagner en autonomie. Le problème, c’est le financement : investir dans ces projets représente un coût significatif et passe toujours après un plan de recrutement ou l’ouverture d’un nouveau marché. Nous apportons une solution clé en main, financée via un loyer inférieur aux économies générées. Dès la première année, l’entreprise est gagnante.

 

Capture d’écran de la plateforme proposée par Nepsis

 

Comment fonctionne concrètement votre modèle ?

Nous travaillons avec des installateurs qui proposent nos solutions aux entreprises. Nepsis finance les équipements et les entreprises nous remboursent par un loyer, ce qui permet de ne pas affecter leur capacité d’endettement. Grâce à la technologie, nous avons automatisé l’analyse et la structuration des projets, ce qui permet de financer des montants beaucoup plus petits qu’avant, dès 100 000 euros. Toutes les parties prenantes y gagnent : les banques trouvent des projets conformes à leurs critères, les installateurs augmentent leur taux de conversion et les entreprises réduisent immédiatement leurs charges.

Quels résultats avez-vous observés depuis le lancement ?

Les retours sont très positifs. Nous avons déjà dépassé les 100 millions d’euros de projets déposés, soit environ 300 projets, avec plus de 20 installateurs partenaires et une dizaine de financeurs. Les cycles de décision restent longs, mais la tendance de fond est bien là. Crise climatique, souveraineté énergétique et compétitivité des entreprises : tout pousse dans la même direction.

Comment s’est déroulée votre levée de fonds ?

Plutôt bien ! À mon sens, trois éléments ont permis de convaincre les investisseurs. D’abord, la tendance de fond : permettre aux entreprises de devenir plus compétitives et souveraines. Ensuite, la traction : banques, installateurs et industriels ont accueilli positivement et rapidement notre solution, car ils ont tous un intérêt direct à utiliser notre plateforme. Enfin, l’équipe : c’est ma troisième entreprise, mes associés qui sont aussi entrepreneurs, ont monté des entreprises ou des Business Unit dans des scales up comme comme PayFit ou Papernest, et nous savons aller vite.

Pourquoi avoir choisi d’avancer avec Bpifrance Digital Venture ?

Bpifrance, c’est plus qu’un investisseur. Avec Le Hub, ils nous apportent un réseau énorme, des relais en financement de projets, en communication et en recrutement. C’est précieux. Hoji reste à nos côtés, ce qui rend la transition fluide, et nous avons aujourd’hui un board solide et complémentaire.

Quels sont vos prochains objectifs ?

Nous allons recruter quelques profils clés dans la finance, la gestion de projets et le commercial. Nous ne visons pas une grosse équipe, une dizaine de personnes devrait suffire. Notre priorité, c’est d’améliorer la plateforme, notamment la brique IA, de consolider nos partenariats avec les banques et d’accompagner jusqu’à 250 entreprises d’ici 2026, tout en visant la rentabilité.

Comment vivez-vous cette nouvelle aventure d’entrepreneur ?

C’est encore plus excitant intellectuellement que mes deux premières expériences. Sur l’énergie, je découvre, mais sur beaucoup d’autres sujets, nous avons l’expérience. Cette fois, la ligne directrice est claire : aller vite, sans tergiverser !

Antoine Sternchuss

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