Web3 & Crypto : révolution financière ?
20 mai 2025
De 18h30 à 21h30

Présentation de l'événement
Tokenisation, cybersécurité, IA : ce que la finance prépare vraiment
Clarté réglementaire, cybersécurité, adoption institutionnelle… Le 20 mai 2025, Bpifrance Le Hub a réuni les figures clés de l’écosystème crypto pour une table ronde sans filtre.
Objectif : comprendre les enjeux concrets derrière les promesses technologiques. Un consensus pour tous les intervenants ? L’époque de la hype est finie. Place au sérieux.
Autour de la table
- Clarisse Hagège – CEO de Dfns, entreprise spécialisée dans la sécurité des actifs numériques pour les institutions financières.
- Charles Moussy – Directeur de la division Innovation et Finance Digitale à l’AMF (Autorité des Marchés Financiers), le régulateur des marchés financiers en France.
- Stanislas Barthélemi – Président de l’ADAN (Association pour le Développement des Actifs Numériques), représentant les acteurs crypto français auprès des pouvoirs publics.
- Thibault Langlois-Berthelot – Président fondateur de KRYPTOSPHERE® et Docteur en droit, première association étudiante dédiée à la blockchain, au Web3 et aux crypto-actifs.
- Selin Suntay – Venture Manager chez Bpifrance, en charge du suivi et du développement de l’écosystème crypto & fintech.
Régulation : MiCA comme point de bascule
C’est Charles Moussy (AMF) qui l’affirme : “Sans cadre, pas de confiance. Et sans confiance, pas de marché.” Avec le règlement européen MiCA, l’industrie tient enfin un référentiel commun. MiCA (Markets in Crypto-Assets) est un règlement européen adopté en 2023, qui vise à
encadrer les acteurs du marché des crypto-actifs. Il fixe un cadre harmonisé pour les prestataires de services sur actifs numériques (PSAN), en imposant des obligations en matière de transparence, de gouvernance, de sécurité et de protection des consommateurs. Il clarifie les rôles, impose des exigences concrètes, et ouvre la voie à une adoption institutionnelle massive. Clarisse Hagège (DFNS) le confirme : “Le jour où MiCA est arrivé, des clients institutionnels se sont mis à rappeler. C’était un feu vert. ”
Mais tout n’est pas réglé. Certains usages comme le staking (qui consiste à immobiliser des crypto-actifs pour valider des transactions et sécuriser un réseau blockchain en échange d’une rémunération) ou la finance décentralisée (DeFi) restent hors périmètre. Et la lenteur du droit européen fait craindre une fuite des talents vers des zones plus flexibles, comme les États-Unis ou Singapou
Cybersécurité : quand l’organisation devient un angle mort
Stanislas Barthélemi (ADAN) est formel : la majorité des incidents ne viennent pas de la blockchain, mais des humains. Le hack de Bybit, raconté en détail pendant l’événement, l’illustre brutalement : un développeur ciblé par une arnaque, aucun audit, un seul accès à l’infra… et des millions volés.
La prise de conscience est brutale. DORA (Digital Operational Resilience Act), autre règlement européen en préparation, impose des audits, une cartographie des fournisseurs et une gouvernance technique digne du secteur bancaire. “Ce n’est pas une option. C’est la survie”, résume un intervenant.
Cash tokenisé : le moteur caché de la finance programmable
Pendant des années, l’attention s’est concentrée sur le trading. Mais aujourd’hui, ce sont les usages de back-office qui redessinent la finance. Paiements transfrontaliers, trésorerie d’entreprise, optimisation du collatéral… la tokenisation du cash change la donne.
Les stablecoins adossés au dollar pèsent 230 milliards de dollars. L’Europe ? Toujours à la traîne. “L’absence de stablecoin en euro est un handicap stratégique. Sans souveraineté monétaire numérique, on joue avec un pied dans le plâtre,” prévient un expert.
Des acteurs comme Spyco ou BlackRock mènent déjà des expérimentations sur des fonds monétaires tokenisés. L’objectif : transformer chaque euro en actif mobile, liquide, interopérable, 24h/24. Une révolution silencieuse mais structurante.
IA + Blockchain : vers une finance automatisée
La discussion a rapidement glissé vers un autre sujet brûlant : l’intelligence artificielle. Si l’IA fascine, c’est parce qu’elle active la blockchain. Paiements automatisés, wallets intelligents, scoring de crédit on-chain, assistants d’investissement… les cas d’usage prolifèrent.
Mais les intervenants préviennent : cette convergence techno exige un cadre clair. Que se passe-t-il si une IA agit seule, sans consentement explicite ? Qui est responsable ? L’Europe devra anticiper ces usages émergents, sans les freiner.
La crypto entre dans l’âge adulte
La conclusion est sans appel : la crypto sort de sa période punk. “On est passés d’une idéologie à une logique industrielle,” affirme Clarisse Hagège. Les startups deviennent des entreprises. Les banques deviennent partenaires. Les régulateurs deviennent stratèges.
Thibault Langlois-Berthelot (KRYPTOSPHERE®) résume l’enjeu : “L’adoption massive passe par un wallet dans chaque téléphone. Cette tendance inévitable se confirme.”
Bpifrance l’a bien compris : pour que la crypto tienne ses promesses, elle doit prouver sa robustesse. Techniquement. Économiquement. Juridiquement.
Les intervenants
Programme
18h45-18h50
INTRO
Ivan De lastours de bernarde – Venture Partner – Bpifrance
18h50-18h55 :
KEYNOTE
Charles Moussy – Head of Innovation & Digital Finance – AMF
18h55-19h :
KEYNOTE
Clarisse Hagège – CEO – Dfns
19h-19h05 :
KEYNOTE
Thibault Langlois Berthelot – Président, fondateur – Kryptosphere
19h05-19h10
TABLE RONDE
Tous ensemble
19h10-19h55
Q&A
20h-21h15
Cocktail de networking
Informations pratiques
Horaire et lieu
De 18h30 à 21h30
6-8 boulevard Haussmann
75009 Paris
