Les enjeux de la transformation digitale des PME.
Le digital a depuis longtemps pris une place considérable dans notre quotidien, et pendant la crise du Covid-19 son importance s’est encore affirmée. Pour de nombreuses PME-ETI c’est de le digital qui a permis de survivre, voire de d’accélérer le développement. Cependant, force est de constater qu’encore trop peu de PME sont digitalisées, et que beaucoup de dirigeants ne savent pas par quel angle aborder le sujet. C’est dans ce contexte que Bpifrance s’est alliée avec la CPME, Le Réseau Entreprendre et Pacte PME pour organiser La Semaine Digitale dont l’objectif était d’échanger autour des enjeux de la digitalisation des PME, mais aussi de les accompagner dans cette démarche.

La semaine digitale – Bpifrance Le HUB
Les résultats de l’étude réalisée par Bpifrance Le Lab en 20171 le dit?: «?La nouvelle révolution digitale annoncée chaque jour par les médias n’a pas eu lieu pour la grande majorité des dirigeants.?» En effet, souligne l’étude, «?87pourcent des PME-ETI interrogées ne font pas du digital une priorité stratégique pour leur entreprise.?» Réalisée auprès de 1800 dirigeants de PME-ETI sur leurs pratiques en termes d’innovation pour évaluer leurs maturités digitales, cette étude souligne qu’un grand nombre de chefs d’entreprise considèrent que la digitalisation n’est pas une priorité. 20pourcent des dirigeants estiment que le temps de la transformation digitale n’est pas venu pour leur entreprise et 47pourcent d’entre eux estiment même que l’impact du digital sur leur activité ne sera pas majeur d’ici à 5 ans. Comme l’indique Guillaume Mortelier, Directeur exécutif en charge de l’accompagnement chez Bpifrance, on identifie trois groupes distincts de profils de dirigeants?:
- Les sceptiques, représentant environ 40pourcent des dirigeants, qui n’ont pas forgé de vision concernant la digitalisation de leurs entreprises.
- Les apprentis, représentant 50pourcent des dirigeants, qui comprennent l’enjeu du digital mais qui n’ont pas encore tous les outils et les leviers pour entamer une transformation profonde de leurs processus.
- Les conquérants, au sommet du digital, ils sont les premiers à adopter les outils et dont le cap de la transformation est déjà fixé.2
Face à un écosystème avec des niveaux de maturité si différents, la crise sanitaire a constitué un moment de bascule. Il est clair que les entreprises les plus digitalisées ont su rebondir très rapidement. La preuve s’est faite avec le premier confinement durant lequel l’ensemble des moyens de communication ont été digitalisés, y compris les méthodes d’engagement avec les clients et les fournisseurs. «?Cette transformation a permis de dialoguer de façon plus interactive pour mieux ajuster ces productions dans une période où les carnets de commandes étaient incertains?» souligne, Guillaume Mortelier. De ce fait, les sceptiques qui ont été subitement sensibilisés aux enjeux numériques sont devenus des apprentis et certains apprentis sont devenus des conquérants. Dans ce contexte, il est donc fondamental pour les dirigeants de PME-ETI de comprendre le spectre des possibilités que propose le numérique et les étapes importantes à amorcer pour entamer ou accélérer sa révolution digitale. 5 jours, 5 conférences?; la semaine du 16 au 20 novembre aura réuni plus de 1500 participants à travers 5 thématiques, la première, traitant de la digitalisation de manière générale, a permis de dresser le paysage actuel de la digitalisation des PME ainsi que les enjeux actuels et les freins à l’adoption de ces technologies. Il en ressort que les principaux drivers de la digitalisation sont de natures variées?:
- La possibilité pour les PME d’adresser leurs problématiques business de façon plus efficiente : comme le fait remarquer Alain Assouline, représentant CMPE, «?Si on sait interroger nos bases de données, on peut en tirer des informations très intéressantes pour savoir ce qu’il faut stocker, comment je vais vendre, ce que je vais fabriquer, etc. On gère plus efficacement nos industries.?»
- Un vecteur de sortie majeur pour la crise sanitaire?: la révolution digitale pour de nombreuses PME n’est plus qu’une option parmi d’autres, mais est devenue un facteur important de survie. «?Quelque part on opposait les enjeux court terme aux enjeux de moyen terme. On voit bien aujourd’hui que celui qui, au-delà de résoudre ces problèmes de trésoreries à court terme, ne vient pas se transformer, ne survivra pas.?» souligne François Perret, directeur général chez Pacte PME.
- L’accès aux ETI et aux grands groupes?: Les grands groupes sont de plus en plus exigeants vis-à-vis de leurs fournisseurs, ils attendent d’une entreprise qu’elle soit innovante, qu’elle puisse industrialiser rapidement ces produits et ces services. Le digital devient aujourd’hui un levier d’accès aux grands groupes.
La suite de cette semaine a permis de découvrir plusieurs facettes de la digitalisation des PME à travers 4 angles.
Le futur du travail
Dans un contexte post-Covid, revoir les modes de travail est devenu vital pour les entreprises. Cependant, même si les sujets de télétravail et de digitalisation des interactions internes et externes étaient au cœur des problématiques abordées pour les PME-ETI durant les confinements, d’autres thématiques majeures restent également à traiter pour dresser le tableau global du « Future of work ». Nos spécialistes, Marc Sabatier (Julhiet Sterwen), Vincent Guerry (Fortify) nous ont aidé à définir certains de ces enjeux?: les évolutions du salariat, l’automatisation et la robotisation des métiers, l’innovation managériale, l’agilité des équipes et l’attractivité des nouveaux talents, parmi tant d’autres. Trois startups accompagnant les PME dans leur transformation des modes de travail?ont également présenté leurs solutions : Bruce, Plateforme de recrutement permettant aux entreprises de trouver un intérimaire rapidement de manière totalement digitalisée. 360Learning, plateforme de d’apprentissage collaboratif où les équipes créent et partagent des cours avec des outils d’amélioration et de feedback. Enfin, Swile, qui est un ensemble de solutions dédiées à la qualité de vie au travail des employés.
Les fonction supports (RH, juridique, finance)
Ce troisième jour fut l’occasion d’adresser les fonctions transverses souvent oubliées mais qui restent néanmoins capitales dans le fonctionnement des entreprises. Marie Boëdec-Menard (Groupe Référence) et Jean-Daniel Guyot (Memo Bank) soulignent l’impact concret d’opérer une digitalisation de ces fonctions dans des logiques de réduction de coûts ou d’optimisation voire d’automatisation de certains processus. Plusieurs start-ups technologiques travaillent à faciliter la transition technologiques vers de nouveaux modes de travail. Trois d’entre elles ont pu présenter leurs propositions de valeur?: Payfit, un logiciel SaaS3 de gestion de la paie, des absences, congés, notes de frais et temps de travail. Captain Contrat, une plateforme simplifiant les démarches administratives et juridiques (création de société, contrats, gestion de l’entreprise, …). Et Memo Bank, une banque totalement en ligne, adaptée aux besoins des PME, sur l’ensemble de leurs besoins financiers et d’accompagnement. Ces start-ups parmi tant d’autres proposent des outils innovants à présent accessible aux TPE/PME leur permettant d’accélérer leur croissance.
Logistique et transport
Aujourd’hui, la digitalisation touche tous les secteurs d’activité et toutes les fonctions des entreprises. La fonction transport et logistique n’échappe pas à la règle, malgré la nature matérielle des biens considérés. Ce quatrième jour a souligné à quel point les nouvelles technologiques et les outils numériques ont permis d’adresser les problématiques actuelles du transport et de la logistique dans les entreprises, quels que soient les biens considérés. Transparence, traçabilité ainsi, et critères écologiques et RSE s’imposent comme les trois chantiers prioritaires dans ce secteur. La présence d’un écosystème entrepreneurial très fort permet ainsi aux PME d’adresser ces problématiques. Nous avons ainsi découvert Ovrsea, une plateforme digitale simplifiant la gestion du transport international de marchandises dans plus de 80 pays dans le monde, et Fretlink, une nouvelle génération d’organisateurs de transport permettant d’automatiser l’ensemble de la chaine de gestion du processus transport de la transmission jusqu’à la facturation.
Relations clients
Au-delà du cadre des dirigeants de PME, la digitalisation de la relation clients touche l’ensemble des clients et consommateurs dont la maturité digitale a également beaucoup évolué durant ces dernières décennies. La relation clients a été fortement bousculée par la crise sanitaire, et en 2020 sa digitalisation s’impose. Recours massif au e-commerce et au télétravail, organisation d’événements digitaux, retour des vidéos corporates… Voilà quelques approches permettant de créer et garder le lien avec ses clients. Aussi, de nombreuses solutions technologiques ont émergé pour faciliter cette transition de la relation clients physique à digitale. Nous avons découvert à l’occasion de cette dernière conférence Sendinblue, une solution intuitive permettant d’accélérer la croissance via des outils digitaux dans le but de faciliter la communication avec les clients, Evoquons en corollaire de cette digitalisation croissante, l’augmentation du risque de cybersécurité, et donc une nécessité réaffirmée de gérer ce risque pour les PME-ETI. C’est le marché que souhaite légitimement conquérir Seald, une solution de cybersécurité qui accompagne les entreprises pour protéger leurs données et leurs emails de la façon la plus transparente possible, à partir d’une méthode de chiffrement de bout en bout. Retrouvez l’ensemble des conférences en replay avec les moments fort de la Semaine Digitale sur le site?: https://www.pme-lasemainedigitale.fr/replays
Retrouvez ci-dessous la liste des startups citées dans cet article :
Antoine Sternchuss