La propulsion vélique dans le transport maritime, avenir d’une industrie plus responsable

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Selon l’Institut Français des Relations Internationales (Ifri), 90 % du transport commercial dans le monde est réalisé sur l’eau*. Une telle proportion s’avère aujourd’hui incompatible avec les enjeux climatiques auxquels nous faisons face. La solution?? La propulsion vélique?! Ce système de déplacement maritime réinvente complètement nos techniques actuelles en s’inspirant des simples voiles d'antan.

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Une entreprise française, Ayro, a lancé le pari d’équiper les navires commerciaux de voiles rigides multi adaptables pour contribuer à la décarbonation de l’activité humaine.

 

 

La propulsion vélique, qu’est-ce que c’est??

?Depuis toujours, l’être humain cherche à innover pour simplifier son quotidien. Le domaine du transport, et en particulier le transport maritime, ne déroge pas à la règle. Et si, malgré toutes les avancées technologiques dont nous sommes capables, l’avenir du transport maritime se révélait pourtant être une technologie vieille de plus de 5000 ans??

La force du vent représentait autrefois la principale ressource utilisée pour propulser les navires. Si elle a été abandonnée au profit des systèmes motorisés pendant 200 ans, elle pourrait réapparaître aujourd’hui comme l’avenir du XXIe siècle.

Ce type de propulsion par le vent se nomme la propulsion vélique et connaît depuis quelques années un véritable essor. Bien que cette technologie s’appuie sur un système vieux de plusieurs millénaires, son développement s’impose comme un exploit technologique novateur.

Il existe plusieurs techniques différentes qui tirent avantage de la force du vent. Parmi elles, on peut citer :

  • Les soft sails?;
  • Les turbines?;
  • Le système de cerf-volant?;
  • Les cylindres rotatifs.

Si de nombreuses entreprises tournées vers ces technologies émergent ces dernières années, certaines sortent du lot et s’imposent en leaders de ce nouveau marché, laissant entrevoir un avenir plus écoresponsable du transport maritime.

C’est le cas d’Ayro, une start-up industrielle d’origine parisienne qui a décidé d’ajouter sa pierre à l’édifice de la décarbonation, en se concentrant sur le secteur du transport maritime.

Ayro fait usage de la propulsion vélique par le moyen de voiles rigides, qui correspondent en fait à des ailes de propulsion verticales, intelligentes et connectées, qui sont pour l’instant destinées aux navires de commerce.

La technologie créée par Ayro est une marque déposée : baptisées Oceanwings, ces «?ailes?» atteignent 33 mètres de haut et basent leur fonctionnement sur une utilisation mécanique du vent. Elles sont conçues de sorte à se fixer sur des navires de commerce et à agir en complément du moteur, en compensant significativement l’émission de gaz à effet de serre.

Attention, ce système se différencie de l’éolien. Les mâts de propulsion véliques fonctionnent d’une manière bien distincte et n’ont surtout pas le même but. Il ne s’agit pas ici de capter le vent puis de le convertir en une énergie différente. La technologie vélique élaborée par Ayro repose sur la seule force du vent, sans baser son utilité sur un moteur tiers. L’idée demeure similaire à celle de la voile traditionnelle, à la différence que ce nouveau principe est complété par des recherches pointues qui doublent les performances par rapport à une voile classique.

Les Oceanwings conçues par Ayro s’adaptent elles-mêmes aux différentes directions et forces du vent. Elles s’ajustent automatiquement sur 360° selon le flux. Le navire n’a alors pas besoin de subir un vent conséquent dans la bonne direction pour avancer.

Vers une décarbonation du transport maritime

Pour Ayro comme pour les autres industries du domaine, l’objectif premier de la fabrication de systèmes à propulsion vélique est bien de participer au projet global de décarbonation des entreprises.

Les voies maritimes représentant le premier axe de transport de marchandises dans le monde, réduire les émissions de GES des navires commerciaux peut avoir un impact extrêmement important sur l’effet de serre au niveau planétaire. C’est bien cet objectif écologique qui constitue la première valeur de la start-up Ayro, qui se pose déjà comme un acteur majeur de la décarbonation.

Si cette technologie n’élimine bien sûr pas à elle seule l’entièreté des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle du transport maritime, elle apporte une contribution écologique plus que bienvenue dans le combat actuel contre le réchauffement climatique. En se démocratisant et en étant utilisée sur la quasi-totalité des navires commerciaux dans un futur plus ou moins proche, la propulsion vélique peut se révéler comme un argument écologique de poids.

La propulsion vélique moderne n’en est aujourd’hui qu’à ses débuts, mais elle a eu l’occasion d’être testée très largement. Cette technologie a en effet déjà fait ses preuves sur plusieurs milliers d’heures de navigation en montrant des résultats plus que convaincants et très encourageants quant à l’avenir du transport maritime.

L’ambition d’Ayro et de ses concurrents ne s’arrête pourtant pas là. Ce projet se voit prendre beaucoup plus d’ampleur dans les années qui suivent. Le but consiste à étendre l’accessibilité de ces systèmes de propulsion vélique au-delà du simple transport commercial maritime. Ainsi, il est fort probable que l’on puisse apercevoir, d’ici quelque temps, des navires de plaisance s’équiper des Oceanwings ou de technologies similaires.

 

La propulsion vélique semble avoir un bel avenir devant elle. Bien plus qu’un bond en arrière dans le temps, elle constitue une avancée technologique importante en matière de conscience écologique. En se situant dans une optique claire de décarbonation à l’échelle mondiale, rien n’empêchera ce système de s’étendre au-delà des navires de commerce jusqu’à devenir la technologie de pointe dans le transport maritime. Avec des leaders du marché tels que les Français de chez Ayro, l’avenir du secteur s’annonce plus que prometteur.

Découvrir Ayro en vidéo :

 

 

Sources :

*https://www.imo.org/fr/OurWork/Environment

Antoine Sternchuss

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