FASST, l’insurtech qui digitalise le secteur de l’assurance, lève 27 M€ pour accélérer son développement en Europe

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FASST redéfinit l’assurance en France avec une solution innovante qui digitalise l’intégralité du parcours de souscription tout en garantissant sa conformité réglementaire. Son approche, alliant expertise technique et compétences métier, permet aux acteurs du secteur de booster leurs performances en vendant plus, mieux, et à moindre coût.

Avec une levée de fonds de 27 millions d’euros, FASST accélère le développement de son produit et prépare son expansion à l’échelle européenne. Yasser Echoukry, co-fondateur et Directeur Général, revient sur les étapes majeures de la startup et partage ses ambitions pour l’avenir.

 

 

Quelle est la genèse de FASST ?

Yasser Echoukry : J’ai travaillé 12 ans au sein d’un Groupe de Protection Sociale, j’étais notamment Directeur Digital Collaborateur et Omnicanal en charge du programme de plateformisation de la Relation Client et Commerciale. Avec un manager commercial, Xavier — qui est aujourd’hui mon associé —, nous avons réalisé qu’il était possible de faire beaucoup plus vite que les outils monolithes de l’époque, en étant plus agiles et malins. Nous sommes allés voir la direction avec une proposition de mise en place d’une plateforme de souscription omnicanale avec des micro-services de produits Santé et Prévoyance collectives.

Le Directeur Général adjoint nous a fait confiance, en nous proposant  d’intégrer un programme d’intrapreneuriat dont il était sponsor.

Nous avons eu cette chance de pouvoir innover de l’intérieur. Nous nous sommes associés à trois autres personnes ayant des profils complémentaires : un avocat spécialiste du droit social, un spécialiste du design et un expert de la Tech. Après deux ans, notre produit était presque finalisé.  Dans un deuxième temps nous sommes sortis du programme d’intrapreneuriat pour aller à la conquête de nouveau clients et voler de nos propres ailes.

Cette étape a accéléré notre capacité d’innovation. En travaillant avec d’autres clients, nous avons amélioré notre produit qui est devenu bien plus sophistiqué et performant. Sur nos cinq premiers clients, 4 nous ont accompagné via leurs fonds d’innovation.

Leur implication a permis de réduire nos coûts en R&D tout en nous garantissant des clients finaux. Nous avons codéveloppé avec nos clients-actionnaires. Pour eux, c’était une opportunité d’obtenir des produits répondant à 100 % à leurs besoins mais mutualisés.

Aujourd’hui, nous avons plus de quarante clients et plus d’une soixantaine de références d’outils de souscriptions dématérialisés. Nous avons su tirer parti de notre expertise réglementaire française pour nous différencier des acteurs américains. Avec une équipe juridique et des technologies d’IA pour extraire la donnée des textes réglementaires, nos produits restent toujours conformes car conçus pour s’adapter à l’évolution de la législation.

 

L’équipe dirigeant de Fasst – ©Fasst

 

Quelles ont été les grands jalons de la startup jusqu’ici ?

Yasser Echoukry : La première étape a été l’incubation et le développement du produit. Ensuite, il y a eu la recherche du 2ème client, marquée par l’arrivée du COVID. Nous avons eu très peur mais cette crise a finalement été un accélérateur. Les assureurs et mutuelles ont compris l’urgence de digitaliser.

Puis, en 2022, nous avons compris qu’il fallait faire plus que des outils malins pour le métier. Ça a été la phase d’industrialisation. Au-delà des enjeux métiers business, il y avait des enjeux de rationalisation et de plateformisation IT qui nous ont poussé à la création de la première plateforme SaaS de souscription omnicanale, multi-produits, multi-risques et multi-cibles de produits d’assurance en France. C’est à ce moment-là que nous avons grandi, en produits, en nombre de collaborateurs et en chiffre d’affaires.

Fin 2024 marque une nouvelle étape : nous avions l’habitude de lever des fonds chaque année auprès de nos clients-actionnaires pour financer notre R&D. Mais pour accélérer notre développement et mettre en œuvre une stratégie plus ambitieuse, nous avons décidé de chercher un nouveau partenaire de référence, soit un fonds d’investissement, soit un industriel. Parmi les acteurs que nous avons rencontrés, il y avait le binôme Bpifrance Large Venture et Revaia.

 

Pourquoi avoir choisi Bpifrance Large Venture parmi les investisseurs ?

Yasser Echoukry : Le premier point, c’est le côté rassurant pour les clients. Avoir Bpifrance Large Venture comme actionnaire est un gage de sérieux, surtout dans le secteur des assurances. Nous ne sommes plus perçus comme une petite startup isolée mais comme une entreprise soutenue par un actionnaire de référence.

Le deuxième point, Bpifrance Large Venture offre une palette de services, notamment le Hub. Par exemple, nous avons commencé à travailler avec eux sur le recrutement, et ça a été incroyable. Les gens que nous avons rencontrés sont de très bon niveau. Les services d’accompagnement proposés par le Hub nous ont intéressés.

Le troisième point, les personnes que nous avons rencontrées chez Bpifrance Large Venture nous ont donné envie de faire un bout de l’aventure avec eux.

Bpifrance Large Venture et Revaia, c’était une évidence. Ils avaient compris ce que l’on faisait, ils avaient compris nos ambitions et allaient nous accompagner pour aller plus loin et plus vite.

 

Les équipes de Fasst – ©Fasst

 

 

FASST lève 27 M€ – à quels grands axes de développement ces fonds vont-ils être consacrés ?

Yasser Echoukry : Le premier axe, c’est continuer à développer la plateforme, notamment en termes d’industrialisation, de sécurité, de monitoring…

Le deuxième axe, c’est continuer à innover en développant de nouveaux produits et services et de nouveaux parcours. C’est important de garder cette innovation. Aujourd’hui, nous sommes très forts dans l’assurance de personnes. Nous souhaitons maintenant attaquer le marché de l’assurance des biens. C’est un enjeu de développement.

Et le troisième axe se joue au niveau européen : il faut que l’on soit présent dans les pays où les régimes de protection sociale sont proches du nôtre, pour avoir une taille critique et pouvoir peser sur le marché, ainsi que pour pouvoir continuer à investir dans l’IA ou la cybersécurité.

Nous devons transformer notre business model. Jusqu’à présent, nous avons fait beaucoup de sur-mesure pour nos clients. L’objectif est de devenir un éditeur digital établi. Cela nécessite une forte scalabilité.

Fasst regardera également les opportunités de croissance externe pour accélérer le renforcement de sa gamme produit et de ses équipes

 

Quel pourcentage des besoins de digitalisation dans le secteur de l’assurance pensez-vous couvrir ?

Yasser Echoukry : Aujourd’hui, 50 % du marché fonctionne encore sur papier. Notre ambition est d’aider nos clients à digitaliser leurs ventes. Nous voulons offrir une expérience omnicanale, multirisque et multiproduit, à la fois aux commerciaux de nos clients et à leurs clients finaux.

Le secteur est un peu en retard par rapport aux attentes des clients, mais cette transformation est compliquée. Contrairement à des entreprises comme Amazon, qui ne gèrent que des produits récents, l’assurance doit gérer des contrats souscrits il y a 15 ans et qui sont toujours en vigueur : par exemple les contrats retraite durent en moyenne 15 ans en phase de capitalisation et 19 ans en phase de rente en moyenne. Cette spécificité explique la difficulté de l’évolution du secteur. Cependant, la digitalisation est en marche et on ne peut plus l’arrêter.

Notre ambition est de digitaliser l’ensemble de la distribution de l’assurance, pour permettre à nos clients d’adresser des typologies de clients différents et leur permettre de pouvoir passer, en temps réel d’un canal vers un autre.

 

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