Dans ses évolutions récentes, la fonction RH a vu émerger bon nombre d’acteurs mettant la technologie à son service. Après la publication d’une première version du mapping RH début 2017, cette mise à jour permet d’ajouter 225 startups françaises aux 220 déjà répertoriées.
Au cœur d’une galaxie RH en pleine effervescence, quelques tendances principales se dégagent et Bpifrance le Hub les décrypte pour vous
L’onboarding, un moment clef pour stimuler l’engagement
En matière d’onboarding, Doctolib propose un parcours aux nouveaux arrivants afin de leur délivrer les enseignements nécessaires au bon déroulé de leur mission. La Docto Academy, correspond, en effet, à une formation de pas moins de 3 semaines, dont une semaine et demi de tronc commun et une semaine et demi au sein du département du nouveau collaborateur. Tout au long de la formation, les managers des différentes strates sont impliqués. Mais c’est également le CEO, Stanislas Niox Chateau, qui prend le temps d’expliquer les réussites de Doctolib et la trajectoire actuelle.
Or, dans le monde de l’entreprise en général, l’enjeu de l’onboarding est double :
- faciliter l’intégration des nouveaux arrivants et garantir la pérennité des recrutements (un salarié sur cinq en France quitte sa boîte au bout de seulement trois mois à cause d’une mauvaise intégration et 4% décide même de partir à cause d’une première journée désastreuse),
- permettre la mise à niveau des nouveaux arrivants par l’apprentissage des méthodes et connaissances métiers.
C’est pourquoi certaines startups comme Workelo prétendent venir en soutien aux équipes RH sur l’ensemble de l’onboarding, pouvant succèder utilement aux ATS (Applicant Tracking System). Quand l’ATS gère l’ensemble du funnel d’acquisition du candidat, Workelo propose une solution d’onboarding allant de la gestion des documents administratifs à la préparation d’un kit de bienvenue (ou dotations), en passant par les contenus à lire, la planification des tâches à réaliser, des réunions de mentoring ou de coaching au sein des équipes.
L’intelligence artificielle au service de la gestion des compétences
S’agissant du pilotage des carrières et de la mobilité interne, on a pu noter l’émergence d’un certain nombre d’acteurs. Dans l’entreprise de demain, les organisations pourraient en effet privilégier une approche centrées sur les compétences des collaborateurs plutôt que sur les expériences.
Or, des solutions de gestion des compétences appréhendent l’entreprise comme un grand rassemblement de talents qu’il convient de cultiver et de répartir en fonction des besoins au sein de l’organisation. Certaines startups recourent même à l’IA afin de rendre l’outil scalable à plus grande échelle (Clustree, 365 Talents et bientôt Easyrecrue). D’autres accompagnent les entreprises dans la création des nomenclatures de compétences adaptées à chaque entreprise (eLamp).
365 Talents a récemment déployé sa solution sur 35 000 collaborateurs pour une grande banque française. Ce travail de déploiement s’est fait dans une dizaine de pays et l’acculturation à l’outil est hétérogène en fonction des territoires et des cultures. Il sera intéressant de connaître les suites données à cette collaboration startup-grand groupe.
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Le remote, une tendance de fond
Le remote est au coeur de la vague de mutations des modes de travail. Un certain nombre d’outils facilitent le travail à distance comme Livestorm ou Talkspirit qui viennent concurrencer les solutions américaines (Skype, Zoom). Quant à Klaxoon, une levée de 50 millions d’euros doit leur permettre de propulser leur outil de facilitation des réunions d’équipe en remote.
On note également l’existence de sites dédiés exclusivement au télétravail comme Remotive.io qui propose un portail avec des offres d’emplois en remote. On peut trouver sur leur site un répertoire des différentes sociétés proposant du travail à distance et inversement un listing de salaires en remote crowdsourcés par des collaborateurs d’entreprises du monde entier.
Les nouveaux modes de collaboration, construction d’un véritable écosystème
Considéré également comme une pratique émergente, le freelancing s’est forgé peu à peu tout un écosystème: la gig economy. On peut citer comme moteurs de cet écosystème les plateformes de freelances comme Malt. Malt est un portail où il est possible de trouver des prestataires capables d’adresser les besoins divers des startups et PME (growth hacking, scrapping, développeur react, product owner, etc.).
D’autres plateformes comme Bruce ont digitalisé l’intérim en facilitant le recrutement. La plateforme gère notamment l’ensemble des démarches administratives de manière automatisée.
In fine, c’est un véritable écosystème qui se met au service de ces nouveaux modes de travail. Au premier plan, on peut citer les néobanques comme Shine et Qonto, ensuite l’insurtech avec Alan qui propose une mutuelle pour les indépendants.
La marque employeur, levier d’attraction des talents tech !
Le recrutement est considéré par la plupart des entrepreneurs qui passent la barre des 15-20 employés comme l’aspect le plus difficile et le plus chronophage de la gestion d’une entreprise. C’est pourquoi les startups à succès, comme MeilleursAgents, rivalisent d’ingéniosité pour booster leur marque employeur.
MeilleursAgents s’est efforcé de changer son image trop “immobilière” et pas assez “tech” en dynamisant sa page de présentation sur la plateforme de recrutement Welcome to the Jungle grâce à un patchwork de photos soignées, de textes accrocheurs et de vidéos courtes sur les employés et leurs expériences au sein de l’entreprise.
Quant aux profils techniques, cela demande de réels efforts de contenus pour les séduire. C’est pourquoi MeilleursAgents alimente également un Medium dédié à l’engineering et réalise des hackatons sur Kaggle, hackatons qui seront bientôt ouverts à l’externe.
Plus généralement, les candidats sont de plus en plus regardant sur le bien-être en entreprise. Epsor pour l’épargne salariale, Payfit pour la paie digitalisée et Lunchr pour les tickets restaurants dématérialisés, sont de bons exemples d’outils donnant une meilleure compréhension des dispositifs salariaux, notamment aux nouvelles générations.
La RHTech est en pleine expansion et, même s’il est parfois compliqué d’identifier les process ou les outils en mutations, la dynamique d’innovation avance à plein régime. Les acteurs du secteur se structurent et certaines startups attirent de plus en plus de fonds pour leur accélération et leur passage à l’échelle. On peut citer pour l’année 2019 Payfit, Jobteaser, 360Learning et Malt, qui ont levé respectivement 70, 50, 36 et 25 millions d’euros soit un total de 181 millions d’euros. On ne peut qu’espérer que ces dernières deviennent des licornes de la RH, Payfit étant déjà dans le Next 40… affaire à suivre !
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Nous avons focalisé ce mapping sur les startups innovantes immatriculées en France. S’il vous paraît manquer des acteurs ou que vous souhaitez avoir plus détails sur le sujet, n’hésitez pas à nous contacter !
Chargé d’accompagnement des startups du portefeuille de Bpifrance, Octave Letellier apprécie tout particulièrement la product centricité et beer excentricité. Il est co-instigateur de la Product Week et porte les sujets du club métier Product.